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Confédération des Etudiants Chercheurs
Claire Poinsot, présidente de la CEC
C/o Michael Gutnic
21, boulevard d'Anvers, 67000 Strasbourg
Web : http://www.cec.asso.fr/
Nouvel Observateur
Rédacteur en chef : Laurent Joffrin
10 -12 place de la bourse
75 002 Paris
mailto : ljoffrin@nouvelobs.com
Cc : Véronique Radier
Objet : Droit de rectification à l'article "Comment survivent les chercheurs" paru dans le numéro 1926 (semaine du 4 octobre 2001). Monsieur,
Je vous prie de trouver ci-joint un texte que je vous demande de publier dans le prochain numéro du Nouvel Observateur. Ce texte fait état d'une erreur de citation qui, si elle n'est pas démentie, va engendrer d'énormes préjudices à la Confédération des Etudiants-Chercheurs et entacher la crédibilité dont jouit votre hebdomadaire auprès de la communauté scientifique.
Les 60 000 doctorants de France, toutes disciplines confondues, sans moyens de pression apparents pour attirer l'attention des médias, et donc du grand public, sur leur situation sociale et sur sa dévaluation, ne peuvent que se réjouir de l'initiative de Véronique Radier d'écrire deux articles dans le Nouvel observateur. Si en tant que présidente de la CEC, je suis depuis le début mitigée à l'idée de deux articles séparant les sciences dites exactes des sciences dites humaines, libre au journaliste d'aborder le sujet qu'il souhaite traiter comme il le veut.
Par contre, je ne peux laisser déformer mes propos sans réagir, surtout lorsqu'il s'agit d'un sujet aussi sensible que le problème des financements de thèse. L'article m'attribue la citation suivante : " Mieux vaudrait réserver l'entrée en thèse aux étudiants allocataires. Celui qui n'en a pas obtenu est souvent mal placé dans le réseau relationnel des facs pour espérer devenir maître de conférences. Et n'a pas décroché non plus de financement par une entreprise, cela suppose qu'il n'a pas choisi un sujet porteur, capable de lui offrir ensuite un débouché dans le privé. "
Je n'ai jamais prononcé cette première phrase, et le reste du paragraphe résulte certainement d'une contraction rapide de plusieurs idées et aboutit par là même à un non-sens dramatique pour les valeurs et les fondements que la CEC essaye de promouvoir. C'est pourquoi je vous envoie le rectificatif ci-joint.
En espérant que vous publierez ce texte, ce qui est une demande légitime et qui restaurera la confiance que nous accordons à votre hebdomadaire, nous vous prions d?agréer, Monsieur, l'assurance de nos sentiments respectueux.
Pour la Confédération des Etudiants Chercheurs,
La Présidente, Claire Poinsot
Cette citation est erronée. La première phrase n'a jamais été prononcée
et le reste du paragraphe résulte d'une contraction rapide de
différentes idées qui aboutit du coup à un non-sens dramatique pour les
valeurs et les fondements que la CEC essaye de promouvoir.
L'augmentation du taux de financement des doctorants est un enjeu majeur
pour améliorer les formations doctorales. Cela passe par des
améliorations quantitatives et qualitatives des financements de thèse
mais aussi par une incitation forte aux directeurs de thèses à ne pas
lancer de projets de thèse non financés.
J'ai développé, lors de l'entretien avec la journaliste, l'idée
personnelle qu'il faudra peut-être un jour n'accepter en thèse que des
doctorants bénéficiant d'un financement (allocation de recherche ou
autre), comme le font déjà certains laboratoires, qui ne souhaitent plus
"gérer" les problèmes humains d'un doctorant non financé. Le mot
allocataire étant réservé dans le milieu scientifique aux bénéficiaires
de l'Allocation de recherche du ministère de la Recherche. Fort
heureusement l'allocation de
recherche n'est pas le seul moyen de financer sa thèse. Le guide de
l'ANDES (Association des Docteurs es Sciences) regroupe l'ensemble des
financements qui sont mis à la disposition des futurs doctorants. Ces
financements sont légions, mais ils nécessitent un respect formel des
calendriers de demande et un investissement important dans la
préparation des
dossiers.
D'autre part, il est connu que les bénéficiaires d'une allocation de
recherche et a fortiori d'un monitorat ont plus de chances d'accéder à
un poste de maître de conférence qu'un doctorant ayant bénéficié d'un
financement privé.
La position officielle de la CEC, propositions faites au gouvernement
dès 1997 (Contribution de la Confédération des Etudiants-Chercheurs au
groupe de travail "doctorants" organisé par le Ministère de la Recherche
en octobre 1997 est consultable sur le site : http://www.cec.asso.fr/ ou
http://garp.univ-bpclermont.fr/cec/ministere/contrib.html.
Les propositions de la Confédération reposent sur une augmentation du nombre d'allocations de recherche, un rééquilibrage vers les disciplines les moins dotées (notamment vers les DSPT 6 et 7), et un contrôle du nombre de doctorants non financés dans les écoles doctorales. Ces trois points ne sauraient être dissociés : le but est d'assurer que l'augmentation du nombre de financements conduise obligatoirement à l'amélioration du taux de financement.
Plusieurs mesures incitatrices, dont l'application ne peut être que progressive, sont envisageables.
- Les étudiants, au plus tard pendant le DEA, seront clairement informés des statistiques concernant les différentes formations doctorales (nombre d'étudiants en thèse, nombre et type des différents financements, devenir des docteurs).
- L'inscription en thèse sans financement sera autorisée par dérogation du Conseil Scientifique de l'Etablissement d'accueil, ou du comité des thèses s'il existe. Cette autorisation, devant rester l'exception, ne pourra être accordée qu'à la condition que le directeur de thèse et le doctorant potentiels prouvent que la recherche d'un financement a été effectuée.
- Tout doctorant, financé ou non, aura à sa disposition des moyens équivalents à ceux des chercheurs (bureau personnel, accès à un ordinateur ...).
- Les doctorants non financés ne seront pas pris en compte dans l'évaluation de la prime d'encadrement doctoral.
- Les abus de certaines formations concernant le nombre de doctorants non financés devront être sanctionnés lors de l'évaluation des laboratoires, notamment lors de l'établissement des contrats quadriennaux.
- Le statut d'allocataire de recherche sera clarifié, et rendu conforme au statut d'agent contractuel de l'Etat (rémunération indicée, représentation syndicale, supplément familial de traitement ...)
- La CEC rappelle que beaucoup de ces mesures sont inhérentes au Contrat de thèse, qui doit être applique pour tous les doctorants sans distinction.
La CEC souhaite également que soient prises des mesures d'urgence à destination des doctorants actuellement non financés : la sécurité sociale étudiante doit être accessible sans limite d'age, les doctorants sans financements doivent être exemptés des frais d'inscription, et enfin l'accès au restaurant du personnel ainsi qu'aux diverses structures sociales doit leur être garanti. "
Pour plus de renseignements : http://www.cec.asso.fr/
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Ce document (/positions/rectificatif-articleNouvelObs1926.html
) a été mis à jour le 19 février 2004