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D'abord un grand merci à l'association GTEM (Groupe de Travail des
Etudiants du Muséum) pour l'organisation du
CA. Le CA s'est déroulé sur deux demi-journées : le samedi 5 juin
1999 après-midi, et le dimanche 6 au matin, consacré à un débat
ouvert aux extérieurs.
Etaient présents le samedi après-midi :
Se sont rajoutés le dimanche matin :
L'Association des Doctorants de l'Institut Curie (ADIC), Irène Dupuis, doctorante en géographie a l'Universite Paris 8, ainsi que deux membres de l'UNEF-ID, dont Anthony Withney, élu au CNESER (Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche).
Présentation : Bernard Dussoubs.
Un état courant des actions de la CEC a déjà été rédigé et
distribué par Bernard. Il n'en fait ici qu'un résumé.
- La CEC avait écrit un texte présentant sa revendication de la
création d'un Collège spécifique <<Etudiants-Chercheurs>> au sein du
Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
(CNESER), ainsi qu'au sein de tous les grands conseils des
Universités. Ce texte a largement été diffusé (médias,
Universités, syndicats permanents et étudiants, sénateurs, ...).
Deux sénateurs (A. de Montesquiou, M. Sérusclat) ont répondu, dont l'un
(M. Sérusclat) a
présenté cette revendication sous forme de question posée au
gouvernement. La réponse a été négative de la part du ministère,
dont le principal argument (la loi de 84 donne la possibilité à tous les
membres de la
communauté universitaire d'exercer leur droit de vote; la création d'un
collège spécifique pour les doctorants ne se justifie donc pas) avait déjà
été communiqué à la CEC en
d'autres circonstances. Quelle est la suite à donner à cette
action?
- Un colloque national sur les Doctoriales a été organisé par
l'Association Bernard Grégory (ABG) a Polytechnique le mardi 16
février 1999, la CEC y a été représentée par Fabien Dagnat et
Guillaume Bonello(1).
- La CEC a voté l'appel de la Guilde des Doctorants (GDD) concernant
la revendication d'une meilleure diffusion des thèses soutenues,
diffusion devant être prise en charge par les instances officielles,
ainsi que l'amélioration des informations sur les recrutements(2).
- Un congrès du syndicat étudiant Unef-id s'est tenu à Toulouse
le vendredi 30 avril 1999, et a invité la CEC à y participer sur le
thème de la
Charte des Thèses. Fabien Dagnat y a représenté la CEC.
- Le ministère a proposé un projet de réforme du statut des
Attachés Temporaires d'Enseignement et de Recherche (ATER). Un groupe
de travail interne à la CEC (le groupe <<ministère>>) a été
consacré particulièrement à ce thème. Une liste de propositions
d'amendements du projet de réforme est sortie d'un débat fourni, peu
de points restant non consensuels. Cette liste de propositions allait
être soumise au vote de la CEC, quand le ministère a retiré son
projet de réforme. Quelle suite donner à cette action?
- Une lettre émanant d'un collectif d'étudiants-chercheurs de
l'Université de Lettres et Sciences Humaines de Toulouse le Mirail a
été présentée à la CEC par l'Association des Doctorants de
l'Université Toulouse le Mirail (ADUTM). Cette lettre adressée au
ministère attirait l'attention de ce dernier sur la situation
dramatique des titulaires du CAPES et de l'agrégation affectés dans
le secondaire, et demandant un détachement en Université en tant que
moniteur ou ATER. Suite à un vote de ses membres, la CEC a décidé de
soutenir l'action de ce collectif, d'envoyer elle-même cette lettre au
ministère, et d'inciter les associations membres d'en faire autant
pour leur propre compte.
- Un débat de fond sur le statut de l'étudiant-chercheur se déroule
en ce moment au sein de la CEC (groupe <<cec-débat>>). Peu de positions
en sont pour le moment sorties. A suivre.
- Le groupe de travail sur les débouchés dans le privé a écrit une
lettre destinée au monde de l'entreprise, et doit être envoyée au syndicat
des employeurs le MEDEF (ex-CNPF), ainsi qu'à la
Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME).
Les buts de cette lettre et la suite de l'action seront exposés
ultérieurement.
- En collaboration avec l'association de post-doctorants au Japon
Scienscope (association non membre de la CEC), la CEC prépare une
proposition pour améliorer le calendrier de recrutement sur les postes
de Maîtres de Conférences (MCF), calendrier qui en l'état est
nettement défavorable aux postulants habitant loin de la France. Cette
proposition va être soumise au vote très prochainement.
- La CEC est régulièrement invitée à participer aux réunions des syndicats
de chercheurs et d'enseignants-chercheurs représentés au CNESER. Voir
plus bas.
Présentation : Guillaume Bonello.
- Petit rappel historique : l'année dernière, lorsque le ministère avait
rejeté notre demande de création d'un collège spécifique pour les
Etudiants-Chercheurs au CNESER, il nous avait laissé entendre qu'il
nommerait une Personne Qualifiée (PQ) compétente sur les questions du
troisième cycle. Dans les faits, le président de la CEC, Guillaume Bonello,
est invité à toutes les réunions du CNESER, mais aucune suite n'a été
donnée à l'annonce officieuse de nomination.
- Le CNESER est censé regrouper tous les représentants des acteurs de
l'enseignement supérieur et de la recherche, il est donc très
important que les Etudiants-Chercheurs y soient représentés en tant que
tels.
- Une intersyndicale se réunit régulièrement pour préparer chaque
séance du CNESER, et la CEC y est régulièrement invitée.
Malheureusement, pour diverses raisons, les représentants de la CEC
(Michael Gutnic et Guillaume Bonello, et plus ponctuellement Claire
Poinsot et Estelle Herrscher) ne sont plus assez disponibles pour honorer
systématiquement ces rendez-vous. Toutes les bonnes volontés
(proches de Paris...) sont les bienvenues! Les sujets abordés sont divers
(CNRS, 3-5-8, harmonisation européenne, etc).
- La CEC est en contact avec certains syndicats étudiants, comme
l'Unef-id et la FAGE-Cnelia (Fédération des Assemblées Générales
Etudiantes), bien qu'avec cette dernière, les
contacts se soient espacés. Il s'agit en fait à chaque fois plus de
rencontres avec des individus de ces syndicats qu'avec les syndicats
eux-mêmes, contacts promis à disparaître lorsque les individus en
question cessent leurs activités syndicales.
- Les relations avec le ministère ont été très actives, en
particulier avec Maurice Garden (adjoint au directeur de la Recherche
pour la recherche
universitaire et des études doctorales) au sujet des Formations
Doctorales, ainsi
qu'au sujet du développement du site web du ministère, pour lequel
les avis de la CEC et de la GDD ont été demandés. Mais les relations
les plus suivies l'ont été avec Laure Meynadier (conseillère technique
au cabinet d'Allègre, chargée
du troisième cycle), en particulier sur le projet de réforme des
ATER. (Voir plus bas le développement sur ce sujet).
- Le point chaud du moment est le rapport demandé par le ministère
aux députés Cohen et Le Déhaut, sur l'avenir de la recherche en
France(3).
Cette mission visite plusieurs universités de France au mois
de juin, et tient une réunion de clôture le 26 juin, pour rendre le
rapport au ministère à la fin de l'été. La CEC sera présente à
plusieurs rendez-vous (Toulouse, Lyon, etc.), ainsi qu'à
la réunion finale. Pour plus d'informations à propos de cette mission, ainsi que
de la table ronde sur l'autonomie des jeunes chercheurs
organisée le 9 juin à l'Assemblée Nationale, voir la page
<<actualités>> du site de la CEC(4).
Présentation : Bernard Dussoubs.
- Information : le 23 juillet sur l'île d'Oléron se tient le
<<Congrès Physique en Herbe>>, qui a invité la CEC a venir y parler de
la Charte des
Thèses. Il faut donc un (des) volontaires pour représenter la CEC. Un
membre du CDT (Toulouse) et un membre de l'ADocS (La Rochelle) y seront
présents.
- Présentation rapide de la cellule cec-comm, dont le
coordonnateur dans les faits est Richard Gallois. Les buts sont
multiples : faire des synthèses régulières des actions en cours ou achevées
de la CEC, pour diffusion interne et externe suivant les cas et les
situations ; mettre à jour le fichier des associations membres ou non de la CEC,
le fichier des contacts réguliers ou occasionnels de la CEC
(syndicats, ministère, instances universitaires, médias, etc).
- La cellule comm ne fonctionne pas efficacement, car elle doit gérer
des tâches lourdes et ingrates, avec peu d'effectif. Suit alors une
proposition d'amélioration. Une partie de ces tâches pourrait
<<redescendre>> vers les associations locales. Ces dernières se
verraient chargées de récupérer toutes sortes d'informations locales
(adresses d'instances universitaires, d'associations, de médias
locaux, etc), et de faire <<remonter>> ces informations pour les
centraliser. Cependant, des réserves
ont été émises sur la difficulté à mettre en place une telle opération
(notamment pour les personnes chargées de centraliser les informations
recueillies), et sur son efficacité.
- En revanche, cette proposition peut être améliorer de la façon suivante.
Une association
locale pourrait prendre en charge une action donnée sur un laps de
temps donné. Pour certaines actions, l'efficacité pourrait être
accrue du fait qu'une association locale est plus <<solide>> qu'un
groupe de personnes éparpillées sur toute la France et peu
nombreuses. D'autre part, l'implication des associations membres de la
CEC serait accrue par ce système.
- Exemples de tâches qui pourraient être traitées de la sorte :
formation d'une cellule juridique, d'une cellule vouée à la recherche
de financements divers, élaboration d'une plaquette de présentation
de la CEC pour divers publics, etc.
Modération : Claire Poinsot.
De façon à mieux connaître les associations présentes ainsi que
leurs représentants, un tour de table est organisé. L'expérience
montre qu'une discipline de rigueur doit être imposée, pour ne pas
passer trop de temps à ce tour de table. Chaque association sera donc
présentée très brièvement : nom, lieu, champ disciplinaire,
action(s) la(es) plus marquante(s) depuis le dernier CA. Seules les
nouvelles associations (LOGIN et ADUTM) auront droit à s'étendre un
peu plus.
- GTEM, Paris, disciplines présentes au Muséum d'Histoire Naturelle.
La Charte des Thèses a été négociée dans les temps sans
modification notable. Une discussion a été engagée avec l'Ecole
Doctorale.
- ADSO, Orléans, Sciences. Un annuaire de doctorants a été
constitué. Une table ronde avec des doctorants et des représentants
d'entreprises a été organisée.
- AFoDIB, Bordeaux, Informatique. Un site web gère des annonces
d'offres d'emplois, de thèses, ainsi qu'une base de CVs. L'annuaire des
doctorants doit être remis à jour.
- ADSL, Lyon, Sciences. Organisation (en collaboration avec la
Société Française de Physique) de la <<journée des thèses>>, qui
consiste à présenter le troisième cycle aux étudiants du second
cycle. L'association élabore aussi des actions favorisant les
relations entre les doctorants et les entreprises.
- ADocS, La Rochelle, Sciences. Participation aux
Doctoriales.
- CONTACT, Montpellier, Sciences. Elaboration d'un annuaire des anciens
doctorants, création d'un groupe de travail sur l'insertion
professionnelle.
- ASEC, St Etienne, surtout Sciences, un peu SHS. Négociation de
l'exonération des frais d'inscriptions pour les doctorants non
financés. Organisation d'une formation en informatique pour les
membres de l'association.
- ATHEMA, Alès, Sciences. Contacts avec les entreprises locales,
organisation d'un <<Doctorama>> (information concernant la
création d'entreprises).
- LOGIN, Nantes, Informatique. Toute nouvelle association, dont les
buts sont d'une part la centralisation des informations concernant les
doctorants, d'autre part l'amélioration de l'insertion professionnelle
des docteurs dans le secteur privé.
- Association Jacques Binet, Rennes, Mathématiques. Participation aux
Doctoriales, renouvellement de l'annuaire des doctorants.
- CDT, Toulouse, Sciences. Préparation des élections d'UFR (de
nombreux élus), organisation d'un troisième petit-déjeuner
réunissant doctorants et représentants d'entreprises.
- ADUTM, Toulouse, SHS. Nouvelle association, qui a élaboré des
groupes de réflexion, sur l'insertion professionnelle, la Charte des
Thèses, le post-doctorat, etc. Rédaction d'une lettre au ministère
de demande de garantie d'acceptation de détachements pour les
titulaires de l'agrégation ou du Capes, lorsqu'ils sont en situation
d'occuper un poste d'ATER ou de Moniteur.
- Pléiade UniLim, Limoges, pluridisciplinaire (à majorité
scientifique). Pas d'actions depuis le dernier CA.
- ADDOC, Orsay, Sciences. Organisation d'un forum sur le thème de la
Charte des Thèses, en collaboration avec l'Université. Diffusion d'un
questionnaire à la rentrée, pour connaître les conditions de travail
des doctorants.
- BioDocs, Nationale (mais noyau à Lyon et Paris), Biologie. Actions
focalisées sur les relations avec le privé, organisation du Carrefour
des Biotechnologies.
Modération : Fabien Dagnat.
Rappel du contexte : un des buts de la CEC est de dynamiser les actions
pour l'insertion du docteur dans le secteur privé, le monde des entreprises.
Beaucoup
d'associations membres de la CEC sont très actives dans ce domaine.
Mais la CEC elle-même, plutôt adaptée à des objectifs
<<macroscopiques>>, a du mal à mener des actions concrètes. Le groupe
de travail sur les débouchés dans le privé a cependant rédigé un texte
destiné à
promouvoir la formation de docteur auprès des entreprises. Il est
projeté d'envoyer ce texte au MEDEF et à la CGPME. Précision importante :
pour le moment, seul un nombre restreint de
personnes a participé à l'élaboration de ce texte. Vu qu'il est amené à
servir de base aux actions de la CEC en direction des entreprises, une
plus grande participation des associations au groupe chargé de sa
rédaction serait souhaitable.
Le texte se résume de la façon suivante : une première partie
évoque les problèmes qu'ont les jeunes docteurs à s'insérer dans le
monde des entreprises. Une deuxième partie présente la CEC, ses
objectifs et ses actions sur ce thème. Une troisième partie expose le
concept principal que veut faire passer la CEC par ce texte : la
thèse constitue une expérience professionnelle de trois ans. Enfin,
le texte conclut sur une demande de discussion avec le MEDEF.
Commence une phase de critiques du texte, dont le fond est jugé très
favorablement par l'unanimité des gens qui se sont exprimé, mais dont
la forme est à reprendre. En particulier, le texte insiste beaucoup trop
sur les difficultés d'insertion des docteurs. C'est plutôt sur leurs
qualités et sur l'intérêt pour les entreprises de les embaucher
(troisième partie du texte) qu'il faudrait mettre l'accent ! L'un des
buts principaux, en parallèle et
en complément de la revendication de considération de la thèse comme
une expérience professionnelle, est de faire reconnaître ladite
thèse dans les conventions collectives.
Voici en vrac quelques idées et remarques à ce sujet :
Suit une présentation de l'Association Bernard Grégory (ABG) par son
représentant, René-Luc Bénichou. L'ABG, association dont l'objectif
est justement l'insertion des jeunes docteurs dans le monde des
entreprises, a fortement besoin des Etudiants-Chercheurs pour les
épauler, et a fortiori des associations d'étudiants-chercheurs. Le
constat général fait par l'ABG est qu'il manque beaucoup de temps
mais aussi de volonté aux doctorants pour mener une vraie réflexion
sur un projet professionnel, et pour explorer toutes les voies
possibles. Pour essayer de pallier cet état de fait, il existe les
<<Doctoriales>>, mais ce n'est pas suffisant, il faut aussi accroître
l'esprit d'ouverture de la part du doctorant. En résumé, si l'ABG
sait faire du <<placement>> de docteur en entreprise, elle est assez
peu impliquée dans la préparation en amont : doctoriales et autres
opérations de sensibilisation des docteurs au monde de l'entreprise.
Elle souhaite collaborer avec les doctorants afin de redynamiser son
réseau local, et de rajeunir son discours et ses méthodes. Elle
souhaite également interagir avec la CEC.
La CEC accepte cette proposition, et demande concrètement à l'ABG de
l'épauler dans ses démarches actuelles avec le MEDEF.
Proposition : chaque Ecole Doctorale possède un budget propre,
généralement non négligeable. La CEC pourrait agir dans deux voies
différentes : se renseigner au niveau local de l'ampleur et de la
disponibilité de ce budget, pour éventuellement demander aux Ecoles
Doctorales de financer des actions en vue de la préparation des jeunes
docteurs à l'insertion dans le privé. D'autre part, la CEC
pourrait demander sur le plan national à ce qu'une ligne budgétaire
spéciale des Ecoles Doctorales soit consacrée à ce thème.
Autres propositions :
En conclusion du débat, le CA se prononce pour soutenir le principe
suivant, noyau de toute action en faveur de l'insertion dans le monde
des entreprises :
<<La CEC se donne pour but de promouvoir la thèse comme étant une
expérience professionnelle de 3 ans qui valorise 5 années de cursus
après le bac, auprès des interlocuteurs adéquats (MEDEF, CGPME, etc.)>>
Le principe est voté par 0 voix contre, 10 abstentions, 71 voix
pour.
Présentation : Florence Bourgade.
Spécificités des Lettres et SHS, par F. Bourgade, vice-présidente de
l'AD-UTM. L'association de Toulouse II-Le Mirail est de nouveau active
après deux années de latence. Cette renaissance provient de la
première participation de certains doctorants du Mirail à des
doctoriales, ainsi que du vote et de la mise en place de la charte des
thèses selon les directives du ministère mais sans réelle
compréhension de la part des différents acteurs de l'Université
(directeurs de formation doctorale, directeurs de recherche et
doctorants...). Ces deux épisodes ont permis de faire prendre
conscience aux doctorants du Mirail d'une nécessaire réflexion à
mener sur les structures de la recherche propres aux Lettres et SHS. Il
faut tout d'abord préciser qu'il existe une forte disparité d'esprit
et d'organisation dans les sciences dites <<molles>>. A titre
d'exemple, l'agrégation exigée en lettres, langues et histoire est
hors de propos en sciences du langage ou en sociologie.
Pourquoi ?
Modération : Pascal Degiovanni.
La charte des thèses a pour objectif de préciser les droits et les
devoirs respectifs du doctorant et de son directeur de recherche. Elle
doit favoriser une meilleure insertion du doctorant à la vie de
laboratoire. La charte des thèses est née d'une réflexion menée sur
la liste Hot-Docs, et qui fut par la suite discutée lors de tables
rondes organisées au ministère par Vincent Courtillot, actuel directeur de
la Recherche, à l'été 1997. Un arrêté officiel est passé en
1998 avec pour chaque établissement l'obligation de voter la charte et
de la faire appliquer. Les principes généraux prévoient une
plus grande attention aux
conditions de travail et au devenir professionnel des doctorants, ainsi
qu'un encadrement
amélioré et personnalisé. Un problème survient désormais :
comment faire que la charte soit acceptée et appliquée dans les
établissements où les pratiques sont les plus éloignées des principes
qu'elle énonce? Comment faire pour que les doctorants en prennent
connaissance et veillent à son application concrète?
Plusieurs points permettent de comprendre l'origine de la distance qui s'est installée entre le modèle scientifique et ce qui est vécu en L et SHS :
Deux questions émergent alors : pourquoi la notion d'individualité
est-elle si forte, et la longueur des travaux est-elle inéluctable ?
Deux réponses sont apportées : l'individualisme cessera lorsque les
travaux de recherche reposeront sur un projet commun (équipe, centre
ou laboratoire). La définition des sujets de thèse doit certes être
révisée en fonction de leur faisabilité, mais la longueur des
doctorats tient aussi à la difficulté de fragmenter les savoirs, et
à l'exigence formelle de produire un savoir neuf. En outre, le temps
de la rédaction est incompressible (quantité de pages) et requiert
une attention toute particulière en L&SHS (autant d'effort à
fournir sur le style que sur le fond).
La charte devrait distinguer la formation initiale de la formation
continue. La charte des thèses telle qu'elle est passée au
ministère existe sous une forme minimale, elle énonce en effet des
principes, mais ne se donne pas les moyens de contrôler leur bonne
application. Il faut donc agir sur les mentalités
en faisant jouer l'évaluation quadriennale de l'observatoire des
thèses. Autre réforme nécessaire : avoir une publication officielle
des sujets de thèses (appels d'offre ?). On pourrait utiliser le
serveur de la Guilde pour mettre à disposition les annonces des sujets
de thèse. Autre différence entre sciences dures et L&SHS : la
thèse en sciences exactes n'a pas pour but d'épuiser le sujet posé
mais de prouver une aptitude à la recherche, contrairement à la
thèse <<littéraire>> qui doit déboucher sur un produit fini (un
livre publié par exemple). Qui plus est, le travail en équipe au sein
d'un laboratoire donne accès à des outils déjà élaborés sur
lesquels le doctorant peut prendre appui. Le doctorant L&SHS doit en
général construire sa méthodologie, ou du moins la justifier dans le
moindre de ses détails (il n'existe pas d'approche critique unique).
Autre spécificité des sciences dures : la jeunesse des candidats. Un
docteur est considéré comme productif lorsqu'il est jeune. En somme,
la longueur de la thèse en L&SHS est, à bien des égards, loin de
s'avérer inéluctable, mais pour être réduite, il faudra agir sur la
mentalité des encadrants et des étudiants-chercheurs dont beaucoup
rechignent encore à prendre en considération toutes les implications
de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur de 1984.
La CEC peut alors agir à trois niveaux :
Parallèlement à ce travail de sensibilisation en direction des différents acteurs de la formation doctorale, la CEC doit poursuivre le travail de réflexion engagé par le groupe <<CdT-littéraire>> en 1997(7) afin de faire des propositions concrètes pour l'amélioration de la formation doctorale dans les disciplines dont la tradition est la plus éloignée de la situation décrite par la Charte des Thèses.
Présentation : Stéphane Lavignac.
Faute de temps, le sujet est abordé rapidement. Sur la position à
cette date de la CEC, voir la synthèse diffusée. La ministère a
retiré in extremis la réforme annoncé des ATER. Comme la réflexion
menée par la confédération s'est appuyée sur le projet du
ministère, la synthèse formulée ne constitue qu'un amendement
relatif à un texte extérieur. Il faudrait recommencer les travaux sur
d'autres bases, afin de rejeter, le cas échéant, des compromis qui
n'ont plus lieu d'être. Certains aspects font cependant l'unanimité
:
Modération : Guillaume Bonello.
Programme : accueil de docteurs et de jeunes doctorants hors CEC.
Présence d'Anthony Withney, membre de l'UNEF-ID
Un rapide tour de table détermine le sujet à débattre en priorité :
le statut social de l'étudiant chercheur. Rappelons que la CEC s'est
attachée depuis trois ans à identifier les spécificités des
étudiants-chercheurs comme corps social à part entière. Le terme
d'étudiant-chercheur permet de désigner un vaste ensemble composé
des étudiants de DEA, des doctorants, des post-docs et des jeunes
docteurs. Le ministère a dissocié la question du statut social de la
charte des thèses. Pour des raisons d'ordre budgétaire, le ministère
a préféré séparer le statut social des problèmes liés au
financement. Au cours de la table ronde sur les conditions des
doctorants organisée par le ministère à l'été 1997, l'ensemble des
participants s'est accordé sur le fait que chaque doctorant devait
bénéficier d'un statut social clair et homogène.
Deux problèmes resurgissent quant au financement des thèses : d'une
part l'absence de financement, et d'autre part un financement sans
protection sociale, qui pourrait trouver une solution à travers
l'instauration de fonds de mutualisation. On pose la question du cumul
des statuts d'étudiant et de chômeur, ou de Rmiste, ainsi que de
l'obligation de la continuité d'inscription en thèse (il existe en
effet des pratiques conciliantes et informelles pour les doctorants non
financés qui leur permettent de suspendre pour un temps donné leur
inscription en thèse). La CEC ne peut soutenir un financement
parallèle de la thèse par le RMI, ou des allocations chômage. Une
reconnaissance, même partielle de ces pratiques entraînerait trop de
dérives dommageables à la reconnaissance de l'étudiant-chercheur
comme un <<apprenti>> ou un enseignant-chercheur en formation. La
sécurité sociale de l'étudiant-chercheur ne doit pas être celle des
étudiants (position de l'UNEF-ID), mais doit correspondre à la nature
de son travail. La couverture des accidents du travail n'est pas
uniforme pour tous les doctorants ; la prise en charge de cette
couverture doit être généralisée. Les étudiants étrangers
connaissent de grandes difficultés pour être affiliés à la
sécurité sociale, et plus largement des difficultés administratives
diverses. Il faudrait donc des dispositions légales qui soient
applicables universellement à toutes les disciplines et à toutes les
nationalités (certaines bourses étrangères sont d'un montant
dérisoire, comment trouver un complément ?).
Le déséquilibre entre les disciplines, et entre les diverses sources
de financement rendent le statut de l'étudiant-chercheur difficilement
homogène. On peut essayer de dégager trois classes de financement :
Les propositions sont les suivantes :
Il faut réfléchir à des mesures incitatives pour améliorer la
formation dispensée par les Ecoles Doctorales, telle la suppression
des primes d'encadrement doctoral à valeur rétroactive si
l'évaluation de l'application de la charte des thèses est trop
négative(8).
Le groupe de travail du Parti Socialiste sur la
recherche planche actuellement sur une réforme de la prime d'encadrement
doctoral. Le doctorant joue souvent le rôle d'ingénieur ou de
technicien au sein de son laboratoire en raison d'un manque de
personnel. Ce surcroît de travail rallonge d'autant plus la durée de
la thèse.
Une question ressort de l'ensemble des débats : peut-on être
étudiant-chercheur si l'on n'est pas financé ? La réponse à cette question,
qui définit la position de la CEC, est qu'un doctorant ne doit plus être
considéré comme un étudiant, mais doit disposer d'un vrai contrat de
travail. D'autre part si la thèse
est considérée comme la poursuite logique des études, il est
impossible de limiter le nombre de thésards (cas des L&SHS). Autre
problème propre aux disciplines de nature littéraire : l'enseignement
en lycée considéré comme un vivier de financement potentiel pour les
thèses de formation initiale (argument avancé par M. GARDEN pour
expliquer la stabilisation du nombre d'allocations de recherche en L et
SHS). Enfin, l'ensemble des points abordés montre l'absolue
nécessité d'une cellule juridique au sein de la confédération.
Compte-Rendu rédigé par Marie-Noëlle Casals et Olivier Mazet.
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) a été mis à jour le 19 juin 2007