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REPUBLIQUE FRANCAISE
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE,
DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE
3 septembre 1997
Table ronde sur l'emploi scientifique |
Compte-rendu de la réunion du 16 juillet 1997
tenue sous la présidence de Vincent Courtillot, conseiller
spécial du ministre
Vincent Courtillot rappelle que l'emploi scientifique constitue une priorité du Gouvernement. C'est à ce titre que le ministre a choisi d'en faire le thème de l'une des cinq tables rondes qu'il a décidé de réunir. L'objectif de celle-ci est de recenser les problèmes de l'emploi à la sortie du système doctorant, ainsi que ceux de la période de formation en thèse. La question des débouchés dans les corps des ATOS-ITA est de la compétence d'une autre table ronde.
A la liste des questions dégagées dans le document distribué, qui n'est nullement limitatif, on peut ajouter par exemple les PRAG, le "contrat de thèse", la nécessité d'une réflexion imaginative sur les post-docs, la mobilité, l'essaimage,...
Les participants à la table ronde ont été
choisis comme porteurs d'une expérience, et non comme représentants
d'une institution. Ils ont bien entendu accès aux documents
rassemblés par l'administration afin de préparer
les travaux de la table ronde. La réunion du 16 juillet
doit permettre de dégager les problèmes les plus
importants, qui seront étudiés au sein de quatre
ou cinq groupes de travail. Ceux-ci peuvent travailler à
des rythmes différents, en tenant compte toutefois de la
nécessité d'aboutir à des propositions concrètes
dans les domaines qui relèvent de l'emploi des jeunes,
sur lequel le Gouvernement prendra des décisions en
Gérard Tobelem présente les premières conclusions du groupe de travail sur l'emploi des docteurs, qu'il a animé ces derniers mois à la demande de François d'Aubert. Les données sur la situation des docteurs sont nombreuses. Celles de l'enquête 1996 de la DGRT peuvent être résumées au travers de quelques chiffres, mesurés six mois après la soutenance de thèse:
|
= 23 - 24%
= 40% =12% = 14%
= 15%
|
Ces données correspondent aux 9 481 docteurs ayant soutenu en 1995, à l'exception de 1 089 docteurs étrangers de retour dans leur pays d'origine, et de 1 302 docteurs n'ayant pas fourni aux responsables des DEA d'informations précises sur leur devenir professionnel.
Ces chiffres doivent être tempérés par les résultats d'une enquête CEREQ, conduite sur une cohorte 1990-1994, qui montre une amélioration sensible de l'insertion professionnelle quatre ans après la soutenance. Les docteurs se placent plus tard que les autres diplômés, mais se placent mieux. L'investissement individuel et celui de l'Etat finissent par payer.
A la suite de l'augmentation des allocations de recherche mise en place entre 1989 et 1993 la France est aujourd'hui en tête des pays avancés pour le nombre de soutenances (170 thèses/Mh/an, contre 160 aux Etats-Unis, 150 en Allemagne, 140 en Grande-Bretagne, 115 au Canada, 20 au Japon). On note un net ralentissement de l'emploi public ces trois dernières années. Le secteur économique reste peu employeur de docteurs. En dehors même des questions liées à la conjoncture, il faut noter que, sur 90.000 entreprises de plus de 10 personnes, seules 5.000 ont un secteur recherche et développement identifié. Le retard d'emploi des docteurs est important dans les PMI-PME. Les docteurs ont un handicap d'image par rapport aux ingénieurs.
Parmi les propositions qui peuvent être faites,
il apparaît utile de recenser les expériences de
terrain des écoles doctorales, et de les diffuser. La charte
des thèses peut aussi constituer un outil important, notamment
en mettant en lumière le danger de thèses trop longues,
l'insertion dans le secteur économique étant d'autant
plus difficile qu'elle est tardive. La création d'un monitorat
dans l'industrie peut aussi être envisagée. D'autres
solutions peuvent être recherchées, au moyen de positions
post-doctorales dans les entreprises, du développement
de structures d'interface, de formations complémentaires
ouvrant à de nouveaux métiers (protection intellectuelle
par exemple),...
Roger Monier présente le rapport établi en juin 1997 par l'Académie des sciences sur "le devenir des docteurs des universités françaises" et souligne que beaucoup de ses conclusions rejoignent celles du groupe Tobelem.
Ce rapport, qui n'examine pas les questions propres aux sciences humaines et sociales, insiste sur le fait que les études doctorales constituent une formation par la recherche, et pas seulement pour la recherche, et doivent être considérés comme une première expérience professionnelle.
L'Académie a dégagé neuf propositions:
Jean-Pierre Finance (Conférence des présidents d'universités) considère qu'il n'y a pas trop de docteurs en France, mais qu'il faut imaginer des diversifications des débouchés qui leur sont offerts, et améliorer la préparation et le suivi de leur insertion professionnelle. n faut pour cela faire confiance à la responsabilité et à l'autonomie des établissements (capitalisation et mutualisation d'expériences notamment).
Il faut mettre à plat l'ensemble des dispositifs d'allocation, y compris dans leurs aspects calendaires, évaluer les écoles doctorales et les missions des CIES. Le croisement des cultures est indispensable, et il faut donc se donner les instruments nationaux d'évaluation permettant de reconnaître les activités de recherche appliquées ou technologiques.
La mobilité Universités - EPST est indispensable
dans les deux sens. Les PRAG doivent préparer une thèse
avec un service allégé, puis concourir sur les postes
d'enseignants chercheurs. Le recrutement dans le secteur privé
peut être amélioré, par exemple en créant
des post-docs dans les PMI-PME pour les amener à
"goûter du docteur".
Danièle Olivier (CDEFI) partage les conclusions de Gérard Tobelem sur le fonctionnement du système de formation doctorale. Le nombre des allocations de recherche doit être augmenté. L'analyse des débouchés précède la question de l'adaptation des formations aux emplois. La contractualisation avec les établissements d'enseignement supérieur doit être utilisée pour permettre une gestion prévisionnelle des emplois.
Dans le secteur privé, les débouchés
se situent principalement dans des sociétés de plus
de 500 personnes, pour des docteurs maîtrisant l'anglais
et ayant un sens de la culture et de la communication d'entreprise.
L'insertion peut être facilitée par la rencontre
d'industriels pendant la thèse, par exemple au moyen des
stages en entreprises. De tels stages pourraient constituer un
moyen de mieux faire connaître la recherche au milieu des
PMI-PME.
Benoît Legait (CGE) rappelle quelques données sur la Conférence des grandes écoles: 165 établissements, 36 000 chercheurs, 10 000 thésards, 2 500 thèses par an, 80 DEA, 20 établissements habilités à délivrer le doctorat2. 60% des thésards sont ingénieurs, 35% étrangers. Les docteurs formés rentrent à 37% dans le secteur industriel3.
Il apparaît souhaitable d'augmenter le nombre
des bourses CIFRE plutôt que celui des allocations de recherche4.
Les thésards devraient recevoir des formations complémentaires
en anglais et sur l'entreprise. Il conviendrait d'aider les docteurs
qui souhaitent créer leur entreprise, après leur
avoir donné une formation à cet effet. Une planification
à long terme des emplois du secteur public serait utile
pour éviter les à-coups.
Jacques Fossey (SNCS) considère comme très constructif le document distribué. Le problème le plus important est celui des potentialités de débouchés des thèses. Il convient de rechercher des emplois publics et privés définitifs, plutôt que des post-docs. Le renouvellement des générations, notamment en Ile de France, impose un taux de recrutement dans les EPST et les EPIC de 5%, contre 2,5% actuellement. Le SNCS est attaché au statut de chercheur à temps plein, au moins pendant une période de la vie de ceux qui en bénéficient.
Le déficit français en emplois scientifiques par rapport au Japon est de l'ordre de 40 000. Il se rencontre principalement au niveau de l'emploi industriel. On peut certes améliorer la formation des docteurs, mais il faut avant tout créer de l'emploi dans le secteur industriel, et ne pas adopter de politique malthusienne en ce qui concerne les aides à la formation par la recherche.
Les post-docs déplacent de trois ans le problème de l'emploi définitif. La SNCS se place en travers de cette philosophie, sauf s'il s'agit d'une manière de réaliser une soudure conjoncturelle.
Le projet de lier les aides du ministère à
l'industrie à un volet emploi est bon. Il est vital pour
le pays que les entreprises embauchent plus de docteurs. C'est
au CNPF de créer les conditions à cet effet.
Germain Sanz (CNPF) rappelle que les entreprises doivent être compétitives et apporter des produits alléchants. Elles ont besoin de neurones qui transforment les bonnes idées en innovations concrètes. Dans le domaine de la recherche-développement, elles doivent organiser la diversité des cultures, en recrutant des femmes, des étrangers, des personnes non déformées par la "taupe", des docteurs,...
La recherche publique devrait contribuer à résoudre les vrais problèmes des entreprises. Ainsi, l'industrie française est forte dans les matériaux de grande diffusion (béton, acier, fer, verre,...), mais ne peut pas s'appuyer sur un nombre suffisant de laboratoires publics de recherche en France. Les docteurs doivent être formés à l'entreprise, et ne pas viser un recrutement trop tardif. Leur créativité est excellente, mais leur capacité d'innovation est un peu moins bonne.
Les entreprises sont prêtes à aider à
l'emploi des docteurs, elles prennent leur part de responsabilité
dans la situation présente.
Gérard Lothioir (SNIRS-CGE) n'est pas sûr
qu'il faille maintenir autant de thèses en France. De moins
en moins de jeunes sont tentés par la thèse, qui
rend l'emploi plus difficile, alors qu'une sortie du système
universitaire à un niveau inférieur fournit des
jeunes plus adaptables et plus modulables. La thèse est
trop longue. Trop de sujets de thèses sont trop fondamentaux,
alors que l'on devrait avoir des sujets portés sur les
besoins industriels actuels. Il ne faut pas faire croire que l'emploi
scientifique va devenir important dans les EPST.
Patrick Fridenson (SGEN-CFDT) demande que l'analyse parte des débouchés, et que les avantages de l'Etat soient réservés aux entreprises qui ont un volet emploi. L'idée d'un monitorat dans l'industrie est intéressante, mais doit être précisée. Dans le secteur public, il faut un plan pluriannuel de recrutements anticipés de MCF et de CR (l'annonce de la transformation d'heures complémentaires en emplois constituant une première bonne nouvelle). Par ailleurs, des docteurs trouvent des débouchés comme ingénieurs: il faut donc prévoir un couplage avec la table ronde ATOS-ITA.
La mobilité organismes de recherche-enseignement supérieur doit se faire dans les deux sens. En matière de post-docs, l'essentiel est de relancer l'ancien programme de la DRED sur l'accueil d'étrangers en France. Il n'est pas bon en revanche d'avoir une population abondante de non-titulaires français en France. Les emplois d'ATER devraient faire l'objet d'une publicité avec délais de candidature normaux.
Les PRAG et PRCE devraient, s'ils préparent une thèse, avoir le même service que les maîtres de conférences, sous conditions d'évaluation et de suivi. Une fois docteurs, leurs emplois feraient l'objet d'un plan pluriannuel de transformations.
Le plan DRED de mise en place des écoles doctorales
n'est pas terminé, il faut aller jusqu'au bout, et remédier
à l'émiettement en sciences humaines et sociales.
Alors, le rôle des écoles doctorales dans la formation
des docteurs pourra être central. L'idée d'une charte
des thèses doit être retenue. Le pluralisme des groupes
d'experts doit être rétabli dans certaines disciplines.
Il faut revenir aux 3 800 allocataires de recherche, ne pas torpiller
les AMN et les AMX, mettre sur la table le dispositif des AMA.
Patrick Gadelle (SNPTESR-FEN) marque sa satisfaction à propos de la manière dont le problème a été posé dans le document distribué. Cependant, à propos des post-docs, il ne paraît pas souhaitable d'institutionnaliser une année supplémentaire de formation des jeunes avant leur insertion dans un emploi stable. L'analyse doit partir des débouchés. Dans l'enseignement supérieur, il faut un plan pluriannuel, avec transformation en emplois de la part excessive des heures complémentaires. Des goulots d'étranglement existent d'ores et déjà dans certains secteurs (par exemple, insuffisance des allocations de recherche en DS7).
Nous avons tous à progresser, comme le dit le
CNPF, y compris dans la qualité des formations doctorales.
Mais la seule rationalité économique ne conduit
pas à un développement suffisant de l'emploi scientifique.
L'idée de réformer le système d'aide aux
entreprises pour l'orienter vers l'emploi doit être retenue.
Jean Kister (SNTRS-CGT) estime qu'il ne faut pas limiter le nombre de thèses, mais poser le problème des situations précaires après thèse (notamment celui des chercheurs sous contrats des associations caritatives). Il propose un statut du doctorant, stagiaire de recherche, avec garanties salariales et accès à l'action sociale. Une fondation réalisant la mutualisation des allocations de recherche (que leur financement soit assuré par l'Etat, l'industrie ou des associations caritatives) permettrait la mise en place de ce statut unique.
Michel Pierre (SNTRS-CGT) ne souhaite pas que les post-docs
ajoutent une étape supplémentaire à la formation.
Il ne faut pas de période qui pérennise une situation
précaire. Le recrutement dans l'université ou les
EPST doit être maintenu au niveau de la thèse. Un
financement post-doctoral se conçoit pour permettre de
candidater à un emploi, sous forme d'une sorte de préparation
au concours conditionnée à un acte de candidature
dans une université ou un EPST.
Olivier Gebuhrer (SNESUP) approuve le diagnostic posé dans le document distribué. Mais il faut parler de la précarité de l'emploi scientifique aujourd'hui. Tous les allocataires de recherche ne sont certes pas formés pour la recherche publique, mais nous sommes très loin du compte en termes de débouchés dans ce domaine. Aucune avancée, même millimétrique, ne sera méprisée. Les doctorants peuvent bénéficier d'un statut de fonctionnaire stagiaire, sans pour cela devoir être ensuite obligatoirement titularisés dans la fonction publique.
Nous n'avons pas à critiquer notre système
universitaire. Beaucoup de pays de l'OCDE le trouvent bon, et
n'hésitent pas à en faire profiter leurs ressortissants
quand ils le peuvent.
Christian Bodet (FO) souhaite que les syndicats soient désormais convoqués individuellement aux séances de table ronde5. Le développement du nombre de thésards sans postes est socialement et moralement dramatique. Le recensement devrait en être effectué sous la responsabilité du ministère. Dès maintenant, il convient d'annuler les annulations de postes du budget 1997, et rendre prioritaire le réemploi des ATER.
Les emplois dépendent de la relance de l'activité
économique par la consommation. Un statut d'attaché
scientifique contractuel devrait être mis en place à
partir du DEA. Des dizaines de milliers de thésards font
tourner les laboratoires sans être rémunérés.
Il faudrait prévoir une rémunération de cette
production de connaissances, et la mise en place d'un plan de
titularisation, plutôt que de créer des post-docs.
C'est un problème statutaire.
Emmanuel Z. (CEC) rappelle que les doctorants, ATER et post-docs rassemblent 50% des forces de la recherche française. C'est un public considérable et peu représenté. Un docteur est en réalité quelqu'un qui a suivi un enseignement à bac+5, et a acquis ensuite trois ans d'expérience professionnelle.
Le déroulement de la thèse pose encore un certain nombre de problèmes. Il ne devrait pas être possible d'inscrire un étudiant pour une thèse non financée. Des directeurs de thèse "encadrent" encore un nombre excessif de thésards, parfois plusieurs dizaines6. Enfin, l'octroi d'un statut d'agents contractuels de l'Etat aux thésards permettrait de résoudre les questions relatives à la retraite, à la maladie, aux enfants,...
Des retards importants ont été accumulés en termes de débouchés pour les docteurs. La solidarité entre les générations devrait conduire à des préretraites à partir de 60 ans.
Le contrat de thèse est un instrument fondamental.
Il doit s'agir d'un engagement signé. Parmi ses dispositions,
qui sont à discuter, certaines pourraient prévoir
les conditions d'une meilleure insertion professionnelle (par
exemple, sensibilisation à l'industrie, rédaction
d'un CV,....).
Catherine Bec (ANRT) rappelle l'existence de l'étude
sur les post-docs réalisée par Claude Fréjacques.
Il est nécessaire de bien faire percevoir par les employeurs
le post-doc comme une période de professionnalisation,
dans le cadre d'un projet personnel.
José Achache (BRGM) décrit le système de post-docs mis en place au BRGM en 1994/1995. Ce système s'est accompagné d'un arrêt en biseau de l'accueil de thésards. En effet, le BRGM, qui est un EPIC, n'a ni la vocation, ni la compétence, ni l'environnement favorable pour encadrer des doctorants (ceci est d'ailleurs de la responsabilité des universités). D'autre part, le BRGM doit pouvoir se doter de nouvelles compétences plus rapidement et plus largement que ce qui lui permettent ses capacités de recrutement. Les post-docs permettent un transfert de savoir et de savoir-faire des laboratoires universitaires vers la recherche appliquée. Ils sont, pour les jeunes diplômés, un outil de transition entre la formation initiale par la recherche et la connaissance de l'entreprise à travers la maîtrise d'un métier, puisque les cultures de recherche et industrielle coexistent au sein du BRGM. Les post-docs sont rémunérés 160 000 F bruts par an, ont moins de 30 ans, et doivent avoir fait leur thèse ailleurs qu'au BRGM. La durée du post-doctorat est de un an renouvelable une fois.
Il est exact qu'un docteur qui sort de l'université ne connaît pas l'entreprise. Mais un ingénieur est dans la même situation. L'idée que les docteurs réussiraient, par nature, moins bien que les ingénieurs est fausse et pernicieuse. On n'achète pas les résultats de la thèse (car on ne pourra jamais adapter les sujets de thèse aux besoins de l'industrie et à la rapidité d'évolution des marchés), mais le chercheur et ses capacités: réactivité, créativité, capacité à se projeter dans un sujet nouveau, méthodologie d'analyse.
Le bilan de l'opération au BRGM est de 40 post-docs
sur 3 ans, dont 23 en cours, 8 engagés au BRGM, 2 dans
la recherche publique et 7 dans le privé (donc aucun demandeur
d'emploi).
Guy J. Aubert (IPGP) demande que le groupe reçoive
communication d'éléments statistiques sur les débouchés
au CNRS et dans l'enseignement supérieur. On constate peu
d'évolution dans le comportement des entreprises depuis
1988. Les post-docs ne doivent pas se transformer en galériens
de la recherche. En revanche, puisqu'il existe une fenêtre
de deux ans après la soutenance, il faut en profiter pour
faire bouger les gens.
Yves Charon (SUR) insiste sur líimportance du
projet d'insertion personnelle. Toute mesure d'accompagnement
qui n'est pas précédée d'une réflexion
personnelle est inutile. La formule des intérimaires de
recherche devrait être étudiée.
Marc Joucla (ABG) indique qu'une telle étude
est souhaitable, mais doit être précédée
d'une meilleure connaissance des pratiques de recherche des entreprises.
Michel Fortuné (SNESUP) souhaite que l'on étudie
la question des ATER. Le système initial n'était
pas parfait, mais la nomination de demi-ATER en constitue une
perversion. Il serait bon que les ATER à temps plein ne
soient pas obligés d'assurer dès leur nomination
un plein service d'enseignement.
Bertrand Monthubert (SUR) demande que l'on étudie
la question des AMA, et une prolongation d'un an des allocations
de recherche. Les débouchés des docteurs dans les
administrations ne doivent pas être négligés.
Georges Corola (CEA) indique, en réponse à
une question de Vincent Courtillot, que le CEA étudie la
mise en place d'une politique d'accueil de post-docs.
Claude Griscelli (INSERM) craint que les problèmes d'insertion des docteurs s'aggravent, compte tenu de l'augmentation du monde des thésards. Le rôle des associations dans la recherche biologique et médicale doit être repensé; leurs bourses post-doctorales ne sont pas toujours accordées à la suite d'une évaluation et peuvent conduire à des situations de précarité.
Après discussion entre les participants à la table ronde, il est décidé de constituer quatre groupes de travail:
La question de l'emploi scientifique vue sous l'angle
de la mesure des besoins pluriannuels de l'enseignement supérieur
et de la recherche publique fera l'objet d'un autre groupe de
travail, qui sera mis en place ultérieurement.
1 Vincent Courtillot rappelle à cette occasion que les ATER étaient pour l'essentiel destinés à permettre à d'anciens allocataires de recherche de terminer leur thèse, ne devaient pas être renouvelés plus d'un an et pouvaient donc faire líobjet de recrutement locaux sans publications. Ils n étaient en rien considérés comme des prérecrutements de maîtres de conférences, stade auquel la mobilité devait être encouragée fortement.
2 Vincent Courtillot rappelle que l'habilitation à délivrer le doctorat devrait, en règle générale, être conjointe avec une université.
3 Vincent Courtillot souligne la relative modestie de ce chiffre, compte tenu des objectifs des grandes écoles.
4 Catherine Bec (ANRT) rappelle que les CIFRE sont aujourd'hui assez peu demandés, car ils apparaissent aux yeux des entreprises comme des pré-recrutements.
5 Ceci est acté en séance par Vincent Courtillot.
6 Vincent Courtillot invite les présidents à veiller
à la situation de leur université à cet égard
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Ce document (/archives/ministere/cr-16-07-97.html
) a été mis à jour le 4 janvier 2005