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Étaient présents pour le ministère : Maurice Gross et Bernard Bigot,
Jérôme Bachet et Jean-François Fervel.
Representantes CEC : Estelle Durand et Claire Poinsot
Autres représentants des syndicats : Jacques Fossey (SNCS-FSU), Michel Pierre (SNTRS-CGT), Marie-Christine Lagoutte (SNIRS-CGC) (liste non-exhaustive).
Durée de l'entrevue : 3 heures.
La rencontre a débuté par une allocution de 30 minutes par J. Fossey, qui a ensuite décidé, vu le nombre de membres de la délagation, que chacun aurait 8 minutes. Tout d'abord les syndicats se sont plaint (longuement) des restrictions budgétaires, les ont détaillées et ont demandé des justifications.
Le ministère a validé les chiffres suivants auprès des syndicats : Budget de la recherche : annulation de 118 millions d'euros, soit environ -2 % si on intègre la masse salariale et cela fait entre -9,3 et -9,4 % sans la masse salariale. Ce qui est pour B. Bigot "normal" compte tenu du contexte. Compte tenu des pressions, sa barre à lui était de ne pas dépasser les 10 % (franchissement de la barriere des 3% de déficit du PIB, mise en place de mécanismes au niveau de l'UE, blablabla). D'après B. Bigot, directeur de cabinet de Claudie Haigneré, ce sont les responsables des instituts de recherche qui n'ont pas compris ce qui leur avait été dit au ministère lorsqu'ils ont annoncé les budgets 2003, par conséquent nos inquiétudes ne sont pas fondées concernant les restrictions budgétaires annoncées.
Le ministère a exprimé son mécontentement lorsque les syndicalistes et notamment J. Fossey en tête ont asséné les - 34 % de CP etc. Il est en effet important lorsque l'on parle de budget distinguer les AP : autorisations de programme, des CP : Crédits de paiements. Il s'agit de -30 % d'AP et non de CP. Ce qui change un petit peu les choses même si cela signifie qu'il faut être a l'affût. Ensuite, ils reconnaissent un gel actuel de 17% des AP cette fois-ci. Ce qui pour eux n'est pas anormal car à ce moment de l'année, c'est traditionnellement 20 % qui sont gelés.
B. Bigot nous a affirmé que le ministère n'envisageait aucun changement de ces mesures, que nous n'avions pas compris, qu'effectivement elles étaient restrictives (officiellement 9,3%) mais pas tant que ça et qu'elles ne pouvaient justifier une telle inquiétude. Donc bilan de l'opération : 0 à mitigé mais avouons que la CEC manque un peu de compétence sur le domaine.
Le cabinet du ministre a envoyé un courrier à tous les directeurs d'institut avec une invitation à les contacter si ils rencontraient des problèmes de budget, mais que cela était conditionné à une ouverture des livres de compte de l'établissement. Pas de réponse, mais une mobilisation générale des syndicats...
Concernant la revalorisation de l'allocation de recherche, elle serait une priorité de la rentrée 2003, toujours d'après B. Bigot. C'est une promesse qui vaut ce qu'elle vaut.
Donc : revalorisation en octobre de 5, 5 %. B. Bigot nous a mis au défi de trouver un texte ou ils ont annoncé le 1er janvier et a rappellé que quand il ont repris les rênes, rien n'avait été budgétisé. Nous l'avons du coup interrogé sur le budget 2004 qui va se construire d'ici juin. Inscrit comme priorité, il n'a ni démenti ni affirmé un chiffre supérieur a 5,5% à nouveau de revalorisation.
Concernant l'indexation sur le point de la fonction publique, il nous a dit que les gens qui avaient planché dessus avait fini par conclure qu'il n'y avait rien à faire. Leur conclusion est donc la même que celle de la précédente équipe. L'allocation est prise sur une enveloppe budgétaire, renégociée chaque année auprès de Bercy, ils ne peuvent donc pas l'indexer. La seule possibilité passe par le statut.
La CEC a parlé de CDD de trois ans et les syndicats ont suivi, l'une insistant même sur la possibilité de rallonger ce temps car, "chez nous les thèses ça dure plutôt 4 ans 1/2". Autre détail, mais qui a son importance : cela a donné lieu a un débat car théoriquement les universités, nouvelles depositaires des allocations ne peuvent faire de CDD, seuls les EPIC le peuvent. Du coup, le ministère a titillé les syndicats en disant " Il faut donc transformer les universités en EPIC, on est content de voir que l'idée vient de vous". Bref, bonne ambiance...
Finalement, B. Bigot a éludé la question disant qu'il fallait étudier la question, que ce n'était pas si simple. Il n'est cependant pas rebuté par l'idée des CDD.
Sinon, après la séquence brossage-cirage du jeune chercheur par les syndicats, la CEC a rappelé que, de tous ceux qui etaient autour de la table, personne n'avait bougé le petit doigt dans les 9 années qui précédaient...
B. Bigot nous a rappelé avec force conviction que les jeunes chercheurs étaient une priorité, qu'ils allaient chaque année penser à revaloriser l'allocations de recherche, encourager les financements extérieurs (comme chacun sait, ceux qui ne sont pas financés sont salariés, ils ont déjà un vrai travail... Nous devrions leur faire la liste de tous les petits boulots.)
Concernant la diminution du nombre de postes ouverts au recrutement, c'est pour la bonne cause, pour "lisser la courbe des recrutements", comme ça si on en embauche toujours le même nombre chaque année, les départs en retraite seront les mêmes chaque année et le problème actuel (départ de la moitié de chercheurs d'ici 2010) ne se posera plus. Vous avez bien compris, ils n'ont donc aucune intention de remplacer les départs en retraite. "L'idée" : le ministère se fixe sur une embauche à flux constant de 2200 environ et, selon les années, il y a 1850 ou 2300 departs à la retraite, d'ou le lissage. Pour ce qui est du remplacement une tête pour une tête, on sait depuis 2001 que c'est faux (cf. commission Ourisson). Par contre que les gens continuent de communiquer dessus, c'est grave.
Sur les BIST : forcément, ils se sont dit que les +5,5 couvraient la BIST aussi... Un sérieux recadrage serait nécessaire !
Quant à l'absence de réponse aux courriers de la CEC, ils se sont bien sûr montrés étonnés car ils essayent de répondre à tous les courriers. B. Bigot a pour sa part évoqué des changements de personnes à la direction et une grande charge de travail.
Conclusion : l'AR c'est "promis", pour 2003 et 2004. Après pour le statut du doctorant ... c'est pas gagné. Quant au budget de la recherche... on vous laisse juges.
26 mars 2003, Estelle Durand et Claire Poinsot.
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) a été mis à jour le 10 juin 2007