Réunion du 03/12/2003 avec la DR et la DES
Compte-rendu de la réunion du 3 décembre 2003 au ministère entre la CJC, la Direction de la Recherche et la Direction de l'Enseignement Supérieur.
Avertissement : Ce compte-rendu ayant été publié tardivement (le 10 février 2004), des
Notes en italique ont été ajoutées afin d'apporter les informations complémentaires disponibles à cette date.
Participants
1. Pour la Direction de la Recherche :
- Michel Eddi (adjoint de la directrice de la DR) ;
- Robby Judes (DR C3 - Emploi scientifique, sous-direction
des organismes de recherche et de la coordination de la politique de
recherche) ;
- Alexis Rouillé (DR C3) ;
- Yves Fau (DR A3 - Allocations de Recherche et post-doctorat, sous-direction de la recherche universitaire)
2. Pour la Direction de l'Enseignement Supérieur :
- Jean-Paul Courbebaisse (Chef du bureau des formations et écoles doctorales)
- Michel Pereyre (Conseiller auprès du directeur de l’Enseignement Supérieur)
3. Pour la CJC :
-
Sylvain Collonge (Président en titre / ADIR)
- Alban Cormillet (Ancien Président / D2R2)
-
Rodolphe Hoppeler (Secrétaire / ADDOC)
- Jerome Souga (ADIC)
- Cédric Berger (ADIT)
Ordre du jour
- Évaluation de la charte des thèses
- Collège spécifique "Jeunes chercheurs"
- Problèmes des retraites
- Le système des libéralités
- Questions diverses
La réunion a duré 3 heures.
Abbréviations utilisées par la suite:
APE Allocation pour Perte
d'Emploi
AR Allocation de Recherche
BIST Bourses
d'information scientifique et technique
DR Direction de la Recherche
DES Direction de l'Enseignement Supérieur
ED Ecole Doctorale
La Charte des thèses
3 points ont été abordés lors de cette discussion
- Le travail de l’inspection générale
- L’action de la CJC
- La mise en place d’une évaluation
Le travail de l’inspection générale
Une enquête a été réalisée en 2002 par l'Inspection générale
de l'Éducation Nationale sur les ED, notamment suite aux demandes de la CJC à ce sujet. Lors de la
précédente réunion avec la DR (15 mai 2003), la CJC s'était déclarée
intéressée par ce rapport.
Michel Pereyre,
ancien directeur
d’unité au CNRS et un ancien directeur d’ED, vient d'arriver au poste
de conseiller à la DES. Il nous indique que la diffusion de ce document est limitée : à destination du ministre et des
membres de son cabinet. Ce document s'appuie sur le cas de quelques ED
de Lorraine qui sont clairement identifiées, ce qui lui pose un
problème pour la diffusion. Ce document
conclut -
grosso modo - qu'il n’y a aucun problème dans les ED
et que la charte des
thèses y est appliquée relativement sans problème. Lorsque des
difficultés apparaissent, ce sont les ED qui règlent les problèmes sans
trop de difficultés. Devant notre insistance pour obtenir ce document
ou une
partie, et les réticences de M. Pereyre, M. Eddi indique finalement que
ce document sera relu et qu'il sera décidé s'il est possible ou non de
communiquer la
partie concernant la charte des thèses à la CJC.
Bilan : un extrait de deux pages de ce rapport a été envoyé par fax à la CJC le
22 décembre 2003. Le document effleure à peine les questions. Il
s'attarde sur celle de la médiation jouée par l'école doctorale en cas de conflit,
mais sans rapporter un seul exemple concret de médiation («
Il n'est pas douteux que [...] ces écoles joueraient, si nécessaire, un
rôle de médiateur.» !). Sur la question de l'encadrement, l'extrait
cite le cas d'une charte de thèse exemplaire qui fixe un nombre de
doctorants maximum par encadrant... en passant sous silence le fait
qu'il s'agit d'une exception et non de la règle... Bref, un rapport
d'une superficialité déconcertante... Si les sources du ministère sont
de tels rapports, il n'est pas étonnant qu'au ministère, la CJC
surprennent (voire choquent) systématiquement en rapportant les
témoignages récurrents de mauvaises pratiques...
Évaluation de la charte des thèses
La CJC a entamé un travail d'évaluation de l'application de la charte des thèses. Nous avons transmis le
mémorandum sur ce sujet à la DES, en expliquant notre démarche (deux volets dans
l'évaluation : conformité des chartes avec la charte type, et
application sur le terrain) et notre avis concernant ce dossier (le
point faible de la charte est son caractère non contraignant).
M. Eddi nous
a demandé de préciser la relation entre les problèmes rencontrés par les doctorants et les modifications de la
charte des thèses. Nous avons répondu qu’une charte des thèses
modifiée dans l'un de ses grands principes indiquait clairement qu’il
existait certainement un problème sous-jacent précisément sur le point
modifié. Les modifications substancielles de la charte type peuvent
donc être prises comme un premier indicateur des difficultés
rencontrées sur le terrain.
Nous avons aussi indiqué que nous aimerions que la charte des thèses,
qui n’a pas de valeur contraignante, soit renforcée par un dispositif
plus contraingnant, non pas pour prescrire les bonnes pratiques, mais
pour éviter les mauvaises. Michel Eddi nous a alors indiqué que la
charte des thèses, étant une convention, indiquait bien une volonté des
différentes parties à s’impliquer dans le bon déroulement de la thèse.
Le ministère ne veut pas rentrer dans un caractère obligatoire. L’étude
des chartes des thèses pourrait cependant permettre des modifications
dans leurs critères d’évaluation des ED et la résolution de problème.
Mise en place de l’évaluation
Il ressort de la discussion que
la DR est intéressée par le travail d'évaluation de la CJC. M. Eddi
demande que les résultats lui soient
communiqués afin que la DR puisse les étudier et agir en conséquence
sur les critères
d'accréditation des ED. C'est en effet l'unique levier envisagé pour le
moment pour changer les pratiques, même si une régulation au niveau de
la prime d'encadrement doctorale est régulièrement proposée par
la CJC.
Collège Spécifique
Étant donné le contexte au moment de la réunion (mouvements de grève universitaires à
propos du projet de loi Ferry sur le LMD), il n'allait pas de soi que
la CJC puisse évoquer la question d'un projet de loi visant à réformer
le code de
l'éducation. Toutefois, il faut rappeler que la question de la
représentativité des jeunes chercheurs (doctorants, post-doctorants)
est un cheval de bataille de la CJC depuis plusieurs années, et que le
dossier est maintenant bien étoffé. La CJC a donc transmis aux représentants
des DR et DES le document présentant le projet de loi en question.
Après une présentation très succincte du contenu, il est convenu
d'en reparler spécifiquement avec Jean-Pierre Koroliski (adjoint au
directeur de la DES) en janvier 2004, après examination du document par la DES.
Note : cette réunion avec M. Koroliski a eu lieu le 3 février 2004. Un compte-rendu sera publié.
Problèmes des retraites
La CJC avait fait part de ses inquiétudes lorsque le gouvernement a
mis en route sa réforme des retraites. En effet, les conséquences sur
les jeunes chercheurs sont a priori délicates (études longues,
multiplication de non-statuts sans cotisations sociales, travail à
l'étranger). Sur cette partie, même si quelques
questions
pratiques ont été
évoquées (par exemple sur la caisse des français de l'étranger), aucune
n'a fait l'objet d'une réponse fouillée et précise.
En effet, au moment de la réunion, les décrets d'application ne sont
pas publiés, et tout le
monde est en
attente.
Étant
donné la complexité des questions, M. Eddi nous propose de traiter ces
questions directement avec le spécialiste à la DES, Alexis Rouillé. Une
liste de cas-types de jeunes chercheurs avait déjà été soumise à la DES
pour établir les conditions de leur retraite, les réponses fournies
demandent à être sérieusement approfondies.
Le système des libéralités
3 points ont été abordés lors de cette discussion
- Le travail des étrangers
- Le protocole d’accord avec les 4 associations caritatives
- Les libéralités financées par l'État
Le travail des étrangers
Nous avons évoqué les problèmes des
titres de séjour pour les jeunes chercheurs étrangers. En effet, ils
jonglent souvent entre les titres de séjour « étudiant » et « salarié ».
Certains se voient refuser un titre de séjour « salarié » au motif qu'ils
ont une carte d'étudiant, mais de l'autre, on leur refuse une
allocation de recherche s'ils n'ont pas un titre de séjour « salarié »...
La demande est donc renouvelée de mettre en ligne la note sur le statut
juridique des allocataires, note communiquée par Y. Fau suite à la
précédente réunion avec la DR. M.Eddi et Y.Fau s'engagent à la faire mettre
en
ligne. Selon la DR, ces problèmes seraient principalement dû à des
interprétations différentes selon les directions départementales du
travail. Nous précisons également que les préfectures sont également
impliquées dans ce dossier et devraient être informées clairement du statut
des allocataires.
Nous avons ensuite enchainé par une présentation du système
Égide, puis de notre demande d’obtenir différents
chiffres sur ce dispositif afin de les analyser.
M.Eddi
nous a répondu que ce n’était pas de son ressort mais qu’il
pouvait en faire la demande.
Nous soulignons enfin qu'à notre avis les problèmes des jeunes
chercheurs étrangers ne seront pas résolus sans une réflexion
approfondie sur la question. Nous suggérons notamment d'étendre
l'utilisation des titres de séjour mention "scientifique" aux
doctorants et chargés de recherche contractuels (dits « post-doctorants
») étrangers.
Notes :
- le 3 février 2004, Y. Fau nous a communiqué l'URL de la note sur le statut juridique des allocataires.
- les 3 et 4 février 2004, Y. Fau et M. Eddi nous ont affirmé qu'une demande d'informations auprès d'Égide avait été formulée via la DRIC (Direction des relations
internationales et de la coopération). À suivre.
Protocole d'accord
Déjà annoncé depuis quasiment un an par
la ministre, un protocole d’accord entre le ministère et les
associations caritatives pour la transformation de libéralités en
contrats est en cours de préparation. Nous demandons où en est le
ministère. Yves Fau nous répond sur ce point et indique que les
associations n'ont pas réagi
rapidement. Le ministère s'est donc retrouvé en position d'attente. Le
système a toutefois été précisé. Deux types de convention ont été
préparés: la première sera établie entre l’État
et les
associations et aura pour but de déterminer le nombre de contrats de
travail et le montant alloués aux universités; la seconde sera établie
entre
les
universités et les associations, les universités (l’État) complétant la
valeur de la
protection sociale et salariant le chercheur. Ces contrats de travails
auront les mêmes cadres
que l’allocation de recherche au niveau des statuts juridiques et
économiques.
Nous avons demandé la position du ministère vis-à-vis des chargés
de recherche contractuels. M.Fau et M.Eddi ont
répondu de la façon la plus univoque possible: les post-doctorants ne
sont pas pour l'instant inclus dans ce système et devront faire l'objet d'un
dispositif ou d'une démarche spécifique.
Par rapport à l'envergure du
système mis en place, seules 4 associations sont
concernées pour cette année, et
uniquement 300 contrats de travail. Le ministère est bien conscients
que
beaucoup de jeunes chercheurs sont concernés et il est précisé que ce
dispositif n'aurait, à terme, aucun sens s'il ne devait pas prendre en
compte toutes ces libéralités. Le processus devrait donc être étendu
progressivement au cours des prochaines années. Au niveau des
associations, le ministère souhaite procéder avec
pédagogie, en particulier pour leur faire comprendre qu'on ne cherche
pas à
les transformer en employeurs, ni à leur enlever leur « pilotage » de
la
recherche. La condition de financer pour 3 ans pourrait également poser
problème, la plupart des associations finançant des « bouts » de thèse.
Le
dispositif est très fragile et ne sera pas mis en place au 1er
janvier 2004. L'objectif de l'équipe est de le mettre en place au cours de
2004. Une réunion avec les 4 principales associations concernées doit
avoir lieu au cours de la semaine suivant cette réunion.
Note : le 3 février, Y. Fau nous a informé de l'avancement du
protocole d'accord. Celui-ci est en phase de lancement avec deux des
associations (les financements des doctorants concernés vont démarrer
prochainement). Pour les deux autres, c'est encore en négociation. Elles
refusent notamment de financer trois années complètes d'un doctorat. À
noter que le nombre des 300 CDD est encore loin d'être atteint.
Libéralités financées par l'État
Le cas des libéralités publiques versées par
différents ministères est ensuite abordé. La CJC annonce avoir
rassemblé des « dossiers » montrant
qu'il pouvait s'agir de travail clairement illégal. Nous précisons que
nous avons demandé un rendez-vous à la Ministre sur ce sujet.
M. Eddi s'est montré prêt à reconnaitre la gravité de la situation,
mais nous a conseillé d'avoir un dossier solide si nous voulions
annoncer des choses pareilles. Il a de plus été conseillé à la CJC
d'aller voir les ministères concernés par les libéralités en question.
Questions diverses
Allocations de recherche
La CJC demande à Y. Fau de fournir différents chiffres sur
l'évolution du nombre d'AR de 1976 à 2003 (budgétées et attribuées), l'évolution du montant de l'AR de 1976 à 1980
, la date de mise en place de l'APE et la proportion de l'APE sur l'enveloppe totale au cours des
années.
Note : Concernant le montant de l'AR, la CJC a pu reconstituer
l'historique complet depuis la mise en place des AR en 1976. Voir le graphe comparatif AR vs. SMIC.
Concernant le nombre et la proportion de l'APE sur l'enveloppe totale,
Y. Fau nous a dit (le 3 février) pouvoir remonter dans un premier temps
jusqu'à 1996.
Devenir des BIST
Interrogé sur le progrès de la mise en place du système d'accès à
l'information scientifique qui doit remplacer les BIST, M. Eddi admet que le rythme n'est pas optimal, que les
discussions se poursuivent. En fait, leur difficulté vient du fait
qu'il existe actuellement deux propositions concurrentes, dont les responsables ne sont pas encore parvenus à s'entendre.
Stage en entreprise
Tout le monde est tombé d'accord pour dire que la
terminologie choisie dans le Plan pour l'Innovation est insatisfaisante, même si le principe est bon. Quelques
discussions techniques ont eu lieu sur le cumul des salaires. Le dossier est aux mains de la Direction
de la Technologie.