cjc.jeunes-chercheurs.org/interventions/2000-02-ColloqueED.html
Le colloque s'est tenu les 10 et 11 février 2000, sur le campus de Marseille-Luminy. Il était organisé par les écoles doctorales d'Aix-Marseille, l'ABG (Association Bernard Grégory) et le ministère de l'enseignement de la recherche et de la technologie. Il y avait environ 400 participants, responsables d'école doctorale, présidents d'université, présidents de CIES, quelques personnalités étrangères, quelques élus locaux, quelques représentants du secteur privé, 40 doctorants, M. Vincent Courtillot (Directeur de la Recherche), M. Maurice Garden (Mission Scientifique Universitaire) et Mme Francine Demichel (Directrice de l'Enseignement Supérieur).
M. Courtillot a commencé par rappeler quelques chiffres: suite à leur création en 1992, sous le ministère Jospin, la France compte aujourd'hui environ 300 écoles doctorales (ED). Néanmoins, la définition de ces écoles est floue, notamment la situation vis à vis des DEA et de la gestion des allocations ministérielles. A la rentrée 2000, tous les DEA seront intégrés dans une ED. M. Courtillot a ensuite insisté sur les 4 points qui lui semblent important dans le rôle que les ED devront jouer.
Le but principal des ED est d'assurer une formation scientifique d'excellence pour les doctorants, ainsi qu'une formation multidisciplinaire. Pour cela, les ED doivent se construire à partir des labos et des structures de recherche déjà existantes, elles doivent être évaluées au niveau national, voire au niveau européen et doivent assurer une continuité entre le DEA et la thèse. Les formations multidisciplinaires ont pour objectif de diversifier la culture des doctorants, d'élargir leur champ de compétence pour leur permettre de répondre aux besoin du marché dans les nouvelles technologies (biotechnologies, internet, …).
L'autre but de la formation doctorale est de former des chercheurs autonomes. Le système universitaire français ne pousse pas les étudiants à développer une autonomie de travail, les heures de cours sont trop nombreuses au regard des heures de TP et TD. Le nombre d'heures de cours en DEA sera divisé par 2, les cours étant répartis sur la durée de la thèse. La réforme des ED va de paire avec la réforme 3/5/8 dans laquelle :
- le bac +3 (niveau bachelor aux Etats-Unis) est un diplôme professionnalisant
- le bac +5 assure un haut niveau de compétence et la formation à la recherche pourrait débuter dès la maîtrise.
En France, environ 11000 thèses sont soutenues chaque année, pour un nombre de postes d'environ 2000 à 4000 sur l'ensemble des organismes publics de recherche et de l'Université. Si l'on enlève environ 2000 étrangers qui ne restent pas en France, il reste chaque année 5000 à7000 doctorants dont les seuls débouchés sont dans le secteur privé. Hors, du fait des mentalités dans les PME/PMI, du prestige dont jouissent les grandes écoles et de la méconnaissance des docteurs par les entrepreneurs, les ingénieurs sont souvent préférés aux docteurs. Les ED doivent permettre de valoriser les docteurs auprès du secteur privé en mettant en valeur leurs spécificités par rapport aux autres formations. Il a également insisté pour abolir la frontière entre les études fondamentales et appliquées, les deux étant fortement liées, et toute recherche étant susceptible d'aboutir à une application par la suite.
En résume, L'ED doit sensibiliser les futurs docteurs aux multiples métiers qu'ils sont susceptibles de faire.
Les ED devront développer des carnets d'adresses, des réseaux de connaissances à l'instar des écoles d'ingénieurs. Elles devront assurer le suivi des doctorants pendant leur thèse, celui des docteurs après leur thèse notamment celui des post-doc de retour en France et éditer des annuaires d'anciens.
M. Martinelli a présenté les résultats de 2enquêtes réalisées par le Centre d'Etude et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) sur l'insertion des docteurs dans la vie active. Les résultats de ces enquêtes sont disponibles sur le site du CEREQ à l'adresse :
La tendance actuelle est à l'augmentation du nombre de cadres, après un creux dans les années 95 à 97. C'est notamment dans les emplois d'ingénieurs que la demande est la plus forte, surtout dans les nouvelles technologies (biotechnologies, informatique, internet et communication, …) avec parfois une demande supérieure à l'offre. Ces dernières années ont été caractérisées par une explosion des formations : multiplication des DESS et des DEA, augmentation des salaires pour les DEA/DESS embauchés sur des postes d'ingénieurs en premier emploi, mise en concurrence directe des formations universitaires à Bac + 5 avec les docteurs. Enfin, s'il est remarquable que des diplômes élevés limitent la précarité et que l'insertion des docteurs à long terme (3 ans) est bonne, l'obtention d'une première expérience reste plus difficile pour un docteur que pour un élève ingénieur.
Chez les docteurs, l'insertion présente des différences selon les disciplines : elle est plus mauvaise dans le secteur de la chimie, moyenne dans les sciences naturelles (surtout biologie) et bonne voire excellente dans le domaine des sciences exactes et des sciences de l'ingénieur. Le docteurs ayant effectué leur thèse sous contrat CIFRE s'insèrent majoritairement dans le secteur privé, avec de meilleurs salaires à l'embauche que des doctorants ayant effectué une thèse avec un financement plus classique. Enfin, les post-docs sont plus fréquents dans les sciences naturelles que dans les autres disciplines. L'enquête montre que la quasi-totalité des post-doc encore à l'étranger au bout des trois ans de l'enquête formulent le souhait de revenir en France, aussi il n'existe pas de véritable "fuite des cerveaux" concernants les docteurs. L'insertion de ces post-doc à leur retour en France s'avère très difficile et aboutit souvent à des emplois précaires (durée limitée, problème de statut).
L'exposé de M. Berry portait sur les qualités des docteurs et ce qu'ils peuvent apporter aux entreprises. M. Berry a commencé par rappeler quelques vérités cruelles concernant les entreprises, à savoir qu'elles ont une certaine méfiance via à vis de la science en général, qu'elles vivent dans un milieu turbulent et qu'elles "sont chiches en matière d'embauches". Il a ensuite rappelé rapidement l'évolution de la situation économique et sociale depuis la dernière guerre avant d'aborder le sujet des docteurs.
A l'issue de la guerre, l'économie était en pénurie, d'où la nécessité de produire plus et mieux pour les industriels. Cela entraîna une rationalisation des entreprises et des organismes publics selon un mode de pensée scientifique. Puis lorsque la production industrielle redevint importante, le marché fut satisfait puis saturé: dans les années 80, cela entraîna une crise de confiance en la rationalité et la nécessité d'innover juste et vite s'imposa, avec tout ce qu'elle implique en terme d'organisation et de communication. La structure des entreprises changea donc, passant d'une organisation pyramidale à une organisation en réseau au moyen de délocalisations, décentralisation et d'un fonctionnement en flux tendus. La communication prit une importance primordiale, avec ce qu'elle implique de fugitif, futile et superficiel : c'est l'image qui est plus importante que le produit. Chez les entrepreneurs, le recrutement est devenu une loterie car ils ne peuvent plus se permettre de se tromper : ils ont donc développé des procédures d'embauche longues et minutieuse, avec batteries de tests, entretiens déstabilisants et souvent un contrat à durée déterminée avant une embauche définitive.
Dans ce contexte, les qualités du chercheur sont :
- de savoir aborder un domaine inconnu avec méthode;
- capacité d'autonomie;
- de savoir écrire, donc communiquer;
- de savoir défendre ses idées courtoisement mais fermement, de comprendre les autres, de savoir négocier, développer des partenariats;
- de savoir organiser son travail, son agenda, de pas être trop attaché aux horaires.
Ce qu'on lui reproche est souvent une méconnaissance des entreprises et de leur fonctionnement. Enfin, les chercheurs ne savent pas se présenter lors des entretiens, ne connaissent pas leurs qualités susceptibles d'intéresser un recruteur et sont victimes des a priori des DRH(directeur des ressources humaines).
Cet atelier s'est attaché à définir les moyens dont disposeront les ED en termes de moyens financiers, humains et matériels et les missions qui devaient être les leurs. Les questions qui revenaient le plus souvent étaient celle des moyens administratifs (tous les responsables d'ED ont fait valoir que ce poste était prenant en temps et qu'il fallait des secrétaires) et celle des moyens de pression dont disposeraient les responsables d'ED sur les directeurs des labos et des DEA. La question de la défense de la Charte des Thèses a été évoquée ainsi que celle de la formation des doctorants.
Il en est ressorti que les ED devaient être un projet de l'université pour la formation doctorale, que l'ED devait se structurer autours des équipes d'accueil sans pour autant rajouter un niveau administratif, qu'elles devaient avoir la répartition des allocations de recherche. Concernant la formation et l'insertion des doctorants, il a été proposé que comme 2/3 des docteurs seraient embauchés dans le privé, il fallait les y préparer en leur donnant une formation d'excellence dans le domaine de la recherche ainsi que des formations annexes pour les sensibiliser au monde de l'entreprise, par des stages de type Doctoriales et par des séminaires sur des sujets d'intérêt industriel (propriété industrielle, conduite de projet, TOIC, é). Enfin, les responsables d'ED ont reçu l'assurance que le DEA ne disparaîtrait pas, mais qu'il ne gardait qu'une valeur formative : les directeurs de DEA ne seront plus responsable que du contenu des enseignements dispensés lors de la formation et n'auront plus de responsabilité quant à l'attribution des allocations de recherche.
Dans certains groupes, il y a eu des réactions très positives de la part de responsables d'ED et présidents d'université comme "le niveau bac+8 ne sera pas reconnu tant qu'il ne sera pas intégré dans les conventions collectives", "je ne considère pas le doctorat comme un bac+8 mais comme un bac+5+3 ans d'expérience" et "il faut forcer la main aux directeurs de thèse". Il y a eu aussi d'autres réactions franchement négatives celles là : "Et la durée moyenne d'une thèse, pour vous ?– Oh, 7 ans é" de la part d'un responsable d'ED en droit.
L'université se trouve aujourd'hui confrontée à un problème de formation. En effet, si son rôle traditionnel est de former des enseignants-chercheurs (ses futurs cadres) ou des chercheurs du public, de plus en plus, les étudiants qu'elle forme effectuent leur carrière dans le secteur privé. Les doctorants, issus de filières académiques, ne sont pas, ou très peu, préparés à cette éventualité. Aussi la formation doctorale doit-elle pallier ces lacunes en apportant aux doctorants ce que leur cursus antérieur ne leur a pas fourni pour leur permettre de s'insérer au mieux sur le marché du travail.
La thèse doit être un projet sur 4 ans, comprenant l'année du DEA, au cours duquel le doctorant recevra une formation d'excellence à la recherche dans sa discipline et une formation transversale à but professionnalisant. Le doctorant doit être au coeur de la gestion de sa thèse et doit également définir assez tôt un projet professionnel. Le doctorant dans une perspective d'embauche doit s'ouvrir sur le secteur privé et les Doctoriales, stages de sensibilisation au monde de l'entreprise, constituent un excellent moyen de réaliser cette prise de contact. Des formations complémentaires (management, marketing, propriété industrielle, conduite de projet, langues, formation scientifique pour les doctorants en sciences humaines...) sont donc nécessaires pour parfaire la formation du docteur et, pour citer une expression reprise lors du colloque , obtenir un "produit fini". Le directeur de thèse ne doit pas être un frein pour le doctorant qui doit gérer lui-même sa formation pour aboutir a son projet professionnel.
La mise en commun des efforts aux niveau des ED est donc nécessaire. La rencontre de doctorants de disciplines différentes peut avoir un effet dynamisant d'échanges (formations en commun, réalisation de projet, association de doctorants, junior entreprise). Le doctorant se réalisera en choisissant des modules de formation disponibles dans son ED et éventuellement dans d'autres, pour se constituer un "portefeuille" et élaborer un profil.
Il est nécessaire que l'université face une place aux ED et les intègre dans sa structure (plan d'évolution, locaux, personnel, moyens financiers...). Les acteurs de ces ED seront les universitaires, les doctorants. L'ED doit développer des contacts avec les entreprises (développement de forums de rencontre, adaptation des programmes aux demandes des différentes entreprises, réalisation de réseaux ...) et avec les collectivités locales.
Le besoin de modifier les missions des ED est né de l'échec du concept d'une formation par la recherche "naturelle". En effet, le doctorat en tant que tel, n'est pas, aujourd'hui, valorisé en dehors des métiers de la recherche académique. L'idée est bien de donner un petit(gros ?) plus aux doctorants qui leur permettra, aussi, de se faire valoir dans le secteur privé.
Les écoles doctorales devraient, à côté d'une formation par la recherche acquise au jour le jour au sein du laboratoire, proposer aux doctorants des formations complémentaires qui permettraient, si besoin est, d'élargir le champ des compétences de l'étudiant-chercheur.
Aujourd'hui, c'est 60.000 personnes qui sont en cours de formation pour obtenir le plus haut diplôme national et qui assurent 48% de la production scientifique française. L'enjeu est donc de taille.
1- Le statut des doctorants :
Les ED doivent garantir que les doctorants effectuent leurs études doctorales dans les meilleures conditions possibles, c'est à dire en l'assimilant dans le laboratoire comme un chercheur à part entière. Cela passe par une application réelle de la Charte des Thèses. De ce point de vue, l'ED doit donner une image du doctorant qui est celle d'un professionnel de la recherche en formation et non d'un étudiant comme le prévoit la loi Savary.
2- Le projet professionnel :
L'ED doit, très tôt (DEA), permettre au doctorant de mûrir son projet professionnel en lui exposant l'ensemble des opportunités de recrutements qui s'offriront à lui à l'issue de sa formation. L'ED doit aussi permettre de valoriser au même niveau les doctorants qui auront choisi la voie du secteur privé de ceux qui auront choisi la voie du secteur public. Ceci afin de permettre de mieux concilier le choix entre un débouché public et un débouché privé.
3- Thèse = expérience professionnelle :
Pour ce faire, l'ED doit permettre au doctorant de prendre conscience de ce fait, soit en organisant des formations qui lui permettront d'apprendre à valoriser cet aspect, soit en lui apportant les compétences complémentaires nécessaires à cette professionnalisation qu'il ne peut pas acquérir dans son environnement de travail quotidien. Dans ce but, les ED devront être dotées de moyens conséquents pour mettre en place ces formations complémentaires.
4- L'insertion professionnelle :
L'ED doit jouer un rôle privilégié dans le recrutement des docteurs qu'elle a formé. Le suivi des docteurs placés est essentiel pour créer une dynamique de "carnet d'adresses". Un annuaire des anciens, une liste de contacts avec les entreprises intéressées par le profil des docteurs formés, un serveur web avec cv détaillés des docteurs, une liste des postes mis aux concours avec les modalités d'inscriptions semblent être une base de départ essentielle à toute ED. Cela passe, aussi, par la mise en place d'une équipe de direction de l'ED sensibilisée aux aspects d'insertion professionnelle et moteur vis à vis de cette idée pour tous les encadrants.
5- La structure des ED :
Quelle place doit occuper le DEA, les enseignements disciplinaires, les formations complémentaires, comment gérer la dimension du laboratoire face à l'ED, qui fait quoi, quelle implication des doctorants dans la vie et le fonctionnement de l'ED, comment soutenir et promouvoir les assos de doctorants : autant de questions qui restent à éclaircir.
6- L'évaluation et le suivi des ED :
Il est primordial d'évaluer la pertinence des actions engagées par l'ED. La tenue de statistiques robustes (pendant et après la thèse) peut permettre d'atteindre cet objectif. Ces statistiques seraient aussi très utiles pour le choix des étudiants de maîtrise de s'engager dans telle ou telle poursuite d'étude. De plus, les ED doivent pouvoir échanger les expériences qui marchent bien, la création d'une association nationale des ED avec serveur web, périodique, congrès, etc, semble bien adaptée à cette mission.
M. Garden a exposé sa vision de l'ED et les missions qu'il souhaitait la voir prendre en charge. Pour lui, l'ED est le moyen essentiel des universités pour faire connaître leur produit (= le docteur, merci pour le produit). Il a rappelé que le ministère consacre un budget de 1,4 GF pour les allocations en cours(3800 allocations accordées pour 3 ans en 1999). Or le budget de fonctionnement du ministère est de 1,8 GF. (Cependant, nous pouvons faire remarquer que les doctorants produisent pratiquement la moitié de la recherche académique). Il a rappelé enfin que le nombre de thèses soutenues chaque année était passé de 6000 à 11000 en quelques années et que lorsque l'on soustrayait les étrangers qui rentrent chez eux et les docteurs trouvant un poste dans le public, il reste 2/3 des docteurs sans autre perspective d'emploi que le privé.
M. Garden a ensuite insisté sur les missions des ED. Elles doivent éditer des annuaires d'anciens et conserver le contact avec eux pour savoir ce qu'ils deviennent, elles doivent avoir une perspective de site et non plus d'université, elles auront la gestion des allocations de recherche, les DEA deviennent la 1ère année de la formation doctorale et ne sont donc pas supprimés. Enfin, les ED doivent assurer des formations transversales en plus de la formation à une recherche d'excellence (ex : journée de formation en économie pour des chimistes, ou de génétique pour des juristes, é). Ainsi l'école doctorale doit s'inspirer du sens du mot "école" au sens "communauté". Elle doit être un outil d'amélioration de la formation et surtout ne pas devenir une entité de complication administrative.
L'évaluation des ED se fera tout les 4 ans, lors de la négociation du contrat quadriennal des universités et toutes les années lors de l'attribution des allocations de recherche : les ED enverront des dossiers de projets qui seront estimés par des experts pour le compte du ministère. Le financement des ED par le ministère se ferait à hauteur de 200 KF par ED et par an. L'université devra donc impérativement apporter également une aide financière pour le bon développement des ED.
M. Lebel a commencé son exposé en présentant les correspondances de niveaux entre le système éducatif français et le système nord américain. Il a ensuite présenté le mode de fonctionnement de l'ACES/CAGS.
Les universités canadiennes ne dépendent pas de l'état fédéral mais des provinces. Il était donc nécessaire de développer une structure assurant la cohérence du système au niveau de la formation des doctorants et stimulante au niveau de la recherche. L'ACES/CAGS regroupe 47 universités canadienne sur 61. Elle permet la promotion d'une formation d'excellence au sein des écoles du supérieur (ou graduate schools, GD) en assurant des standards de formation et en soudant les communautés académiques (enseignants, chercheurs, doctorants).L'ACES, en agissant au niveau fédéral, dispose de moyens importants pour faciliter l'insertion des docteurs. Les GD agissent à un niveau plus local, celui de la province. Lesprincipales activités de l'ACES/CAGS sont :
l'organisation, chaque année, d'un congrès réunissant universitaires et entrepreneurs;
la représentation des GD auprès des organismes gouvernementaux;
la publication de statistiques sur le devenir des docteurs, du guide des études, é;
le prix de la meilleure thèse;
des listes de discussion via internet;
des projets spéciaux (comme le guide des études, la mise à jour des statistiques, une étude pilote sur la production de thèses électroniques, é).
Adresses internet :
CAGS/ACES : http://www.uottawa.ca/associations/cags-aces
universités canadiennes : http://www.aucc.ca
universités québécoises : http://www.crepuq.qb.ca
université du Québec : http://www.uquebec.ca
M. Vroeijenstijn a essentiellement développé le problème du contrôle de la qualité des ED, en se référant au système néerlandais. L'exposé était en Anglais.
Le problème de la qualité dans les institutions ne se pose que depuis une vingtaine d'années, depuis que les ministères veulent des assurances sur la bonne utilisation des budgets académiques. Il y a donc un réel besoin d'un système de contrôle de la qualité des formations doctorales. Dans tous les pays européens, cette évaluation est centralisée au niveau du ministère de l'éducation et souvent effectuée par un comité de spécialistes. Ces évaluations se caractérisent par leur approche institutionnelle, la prise en compte des programmes en fonction des disciplines, une comparaison au niveau national des différents projets et enfin, l'accréditation ou non des projets de formation et de recherche. Le problème fondamental dans toute approche est de définir la notion de "qualité". Non seulement celle-ci est variable selon l'interlocuteur, mais encore faut-il pouvoir la mesurer.
Le système des Pays-Bas permet aux ED de définir la notion de qualité et de la contrôler à deux niveaux : au niveau des ED, par auto-évaluation et comparaison entre les ED, et au niveau national, par l'évaluation du ministère, réalisée de manière indépendante et objective. La notion de qualité est définie, pour chaque projet issu des ED, par la comparaison des objectifs du projet avec les ambitions de l'ED (en termes d'enseignement et de recherche) et les réalisations effectives de l'ED.
Le système d'évaluation doit être :
M. Vroeijenstijn a conclu son exposé en indiquant la nécessité de définir des standards européens pour la formation doctorale. Il a insisté sur le fait qu'une accréditation européenne des ED, ainsi qu'un diplôme européen de doctorat n'existent pas actuellement, mais que tout doit être fait pour garantir la qualité des doctorats en Europe.
M. Delaage a exposé la vision des entreprises concernant les docteurs, ce qu'elles en attendent et ce que devrait apporter la formation doctorale en plus de la formation à la recherche.
L'université est reconnue comme le standard en matière de doctorat devant les écoles d'ingénieurs. Elle est le lieu où se fait la recherche. Néanmoins, elle n'est pas capable d'assurer un transfert de technologie efficace vers les entreprises. Aux USA, ces transferts de technologie sont régis par le Bayh Dole Act : les universités sont pleinement responsables et propriétaires de leur recherche, quels que soient l'origine des capitaux qui la financent. Elles sont propriétaires des brevets et ont la charge de leur dépôt. Elles participent souvent en tant qu'actionnaire à la création de start-ups pour valoriser ses brevets.
Pour assurer un transfert de technologie efficace, il faut que les universités soient autonomes, que les retombées du transfert favorisent les collectivités locales et que les interlocuteurs soient issus de l'entreprise et non du corps professoral. En France, ce n'est pas le cas, les universités déposent peu de brevets et dans le cas de partenariats avec une entreprise, c'est celle-ci qui dépose le brevet et non l'université.
Pour l'entrepreneur, la formation doctorale apparaît comme une formation hautement spécialisée, avec un label d'excellence garanti par une sélection à l'entrée, un ratio d'encadrement régulé par un flux de bourse limité et un apprentissage exigeant dans un labo d'excellence. Les docteurs apparaissent comme des gens ayant :
Ce qu'attend l'industrie des docteurs est :
Ce que les industriels n'attendent pas d'une formation doctorale, ce sont des sujets de recherche à vocation appliquée, une formation à la gestion d'entreprise ou une formation juridique. En revanche, ils apprécieraient que le docteur ait reçu une formation à la logique de l'entreprise (son mode de fonctionnement, son esprit, é) ainsi qu'une formation à tout ce qui concerne la propriété industrielle.
Cet atelier aux relations entre universités et entreprises et aux moyens dont pourraient disposer les ED lors de la formation doctorale pour améliorer l'insertion des docteurs dans le secteur privé.
Il est ressorti de cet atelier que si la création d'entreprise doit devenir une orientation des labos (la loi sur l'innovation et la recherche permet le rapprochement des labos et de l'entreprises dans le cadre des incubateurs d'entreprise), la formation doctorale ne doit pas chercher à s'adapter aux besoins des entreprises. Cela signifie que les ED ne doivent pas chercher à développer systématiquement des sujets appliqués, car on ne connaît pas les besoins futurs des entreprises et des sujets fondamentaux peuvent révéler des applications inattendues. En revanche, les ED doivent renforcer la communication, créer un réseau inter-ED, des associations d'anciens (annuaires, carnets d'adresses) et faciliter la gestation d'entreprise au sein de l'ED.
Concernant les métiers offerts aux docteurs, il a été dit qu'aucun métier ne "s'offrait" si on ne va pas le chercher, qu'il est nécessaire que les ED fournissent à leur doctorants des formations transversales, qu'il faut créer et entretenir les relations avec les entreprises créées par les docteurs et autant que possible développer les stages en entreprise. Enfin, comme le "produit docteur" est méconnu, il a été proposé de travailler sur l'image du docteur avec des professionnels du marketing .
Dans certains groupes, il a été dit en outre que l'un des problèmes des docteurs était de ne pas savoir mettre en valeur leurs qualités lors des entretiens, ce que la thèse leur a apporté en dehors d'un bagage de connaissances extrêmement pointues. Il a été dit aussi qu'il fallait impliquer les associations de doctorants dans les écoles doctorales par l'organisation de forums doctorants-entrepreneurs, par leur présence au sein des conseils d'ED. Il faut impliquer d'avantage aussi les entrepreneurs, en leur permettant de siéger au conseil de l'ED, en faisant en sorte de rapprocher les ED des chambres de commerce, et en leur faisant animer des ateliers sur l'entreprise.
Le titre de docteur bien que mal connu en France, paraît mieux compris à l'étranger. Les écoles doctorales doivent participer à la valorisation de ce diplôme, et en assurer la qualité.
Les échanges internationaux doivent être favorisés :
Pour cela, l'école doctorale doit s'appuyer sur les contacts à l'étranger des laboratoires de recherche et développer des réseaux, une liste de partenaires internationaux et insister auprès des directeurs de thèse. Elle doit favoriser les échanges et inciter les doctorants à réaliser des séjours à l'étranger dès que cela pourrait s'avérer utile.
Les contrats européens devraient prévoir une partie sur la mobilité étudiante qui serait prise en compte lors de l'évaluation. Les écoles doctorales pourraient prévoir des financements pour les doctorants étrangers et surtout faciliter leur arrivée en France qui est souvent très fastidieuse au niveau administratif.
Le président de l'association Bernard Grégory (ABG) Y. Quéré ainsi que R. Tixier nous ont annoncé la création d'une association des écoles doctorales. Elle a pour but de coordonner les actions des différentes ED dans leurs missions, entre autres :
Les membres en seront les établissements d'enseignement supérieur, représentés au titre de leur école doctorale, et les doctorants, représentés par leurs associations.
Une assemblée générale qui se tiendra avant Juin 2001 permettra de constituer le conseil d'administration et un bureau provisoire assurera l'intérim jusque-là.
Le projet des ED doit permettre de redéfinir entièrement l'ensemble des comportements universitaires. Les ED doivent se constituer autour des doctorants et des docteurs, elles doivent constituer un lieu de partage et d'échange du savoir, des compétences, des idées, elles doivent permettre l'application de la loi sur l'innovation et la recherche. En ce qui concerne le rapport enseignant-doctorant, les ED doivent permettre d'assurer un encadrement correct et présent tout en familiarisant le doctorant au monde de l'entreprise.
Le projet de réforme des ED s'inscrit dans la réforme 3/5/8. C'est en fin de maîtrise, entre les niveaux 3 et 5 que pourraient avoir lieu des stages en entreprise, avant la professionnalisation en DESS ou la spécialisation en thèse. Les DEA seront maintenus, mais des passerelles seront créées entre DEA et DESS.
Enfin, Mme Demichel a indiqué qu'une aide financière pour des projets seraient accordée aux associations de doctorants. Les crédits seront alloués aux universités, fléchés vers les associations.
Pour la CEC (Confédération des Etudiants-Chercheur)Adresses utiles:
http://dr.education.fr/Alloc_doc
http://www.education.gouv.fr/recherche
http://www.abg.asso.fr
http://garp.univ-bpclermont.fr/guilde/
contact @ cjc . jeunes-chercheurs . org © 1996-2024 Confédération des jeunes chercheurs.
Ce document (/interventions/2000-02-ColloqueED.html
) a été mis à jour le 10 juin 2007