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Intervention de M.O. Bès (CEC) à la journée ANDèS


Je suis une psychologue de formation dont le centre d'intérêt est les interactions hommes-machines, je ne suis donc une doctorante en sciences au sens large.

Je dois tout d'abord reconnaître que je n'ai pas beaucoup de connaissances pour ce qui est de l'insertion des doctorants dans le privé, en fait je pense que cela dépend de la discipline dans laquelle on travaille. Pour des biologistes, des chimistes, ou des agronomes, et aussi pour les sciences de l'ingénieur, il y a des possiblités de passage réelles entre la thése et l'entreprise. Donc il me semble important de retenir qu'il y a sans doute des différences importantes selon les disciplines, et dans une même discipline selon le type plus ou moins fondamental de thèse que l'on a soutenu.

Pourquoi cette méconnaissance ?

Lorsque je me suis inscrite en thèse soufflait un grand vent de renouveau dans les universités et il y avait alors des allocations offertes et des perspectives d'embauches sérieuses dans l'enseignement supérieur. Ce changement brusque dans les opportunités de recrutement me semblent conduire à terme à un problème de restructuration du domaine de la recherche en sciences, on peut ainsi envisager un recentrage autour de l'initiative privé. Mais là il s'agit d'une question trés vaste que je ne traiterai pas.

Un résultat me frappe dans cette enquête:

- 75% des doctorants se sentent prêt à postuler dans une entreprise,

- la moitié disent que ce n'est pas nécessairement pour faire de la recherche.

Cette attitude des doctorants est assez inattendue, on nous considére souvent comme fuyant devant les aléas de l'entreprise. Une autre interprétation possible est que les personnes sont allées s'inscrire en thèse non pas par refus de l'entreprise mais pour acquérir une plus grande confiance en soi , ce qu'ils ont développé lors de leur formation par la recherche.

Je dois dire que je suis dans ce cas car fort heureusement j'avais pris soin de choisir un sujet de thèse appliqué; aussi face à cette nouvelle donne je ne me sens pas désarmée, tout comme les 75% de doctorants cités plus haut.

Il y a des changements qui s'amorcent grâce à des initiatives, celle que je citerai est menée par une association de Lille3 "Scicoïa" qui organise en juin prochain une journée sur le thème de l'apport de la psychologie cognitive au monde du travail. Il me semble que c'est un pas en avant qui peut permettre de rapprocher les doctorants des entreprises, c'est ce genre d'initiatives qu'il me semble important d'encourager et de soutenir, afin de d'amorcer le recentrage de la recherche que j'évoquais plus haut.

Pour finir j'ajouterai que ce n'est pas, seulement, la qualité d'une formation qui fait le succés des personnes qui ont reçu cette formation, ce qui est aussi déterminant c'est la demande à la sortie du système, les débouchés (on peut citer le cas des études de médecine) mais c'est aussi la capacité des gens à s'adapter.

Marie-Odile Bès

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Ce document (/interventions/1997-andes/bes.html) a été mis à jour le 11 juin 2007

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