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Compte-rendu de l'intervention à l'Université de tous les savoirs


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris, le 13 juillet 2001

Une trentaine de doctorants a demandé la parole au début de la conférence donnée par Vincent Courtillot dans le cadre de l'Université de Tous Les Savoirs. Ils réclament une meilleure reconnaissance de leur travail de recherche.

La présidente de la Confédération des Etudiants-Chercheurs a lu un communiqué dans lequel les principales revendications de la CEC ont été rappelées :

* Une revalorisation de 20% de l'allocation de recherche
* Des financements décents ouvrant droit aux prestations sociales pour tous.
* Un réel statut du doctorant.

La désaffection pour les études doctorales, alors que les thésards représentent une grande partie des capacités de recherche et d'innovation de la France, réclame un geste politique fort du gouvernement. Malgré deux manifestations, dont la dernière a rassemblé environ 1500 personnes, et l'appui de nombreuses universités et personnalités du monde scientifique, les pouvoirs publics n'ont pourtant pas encore répondu de manière satisfaisante à ces revendications.

Les responsables de l'Université de Tous Les Savoirs n'ont pas souhaité laisser la parole à l'auditoire qui désirait pourtant engager le dialogue avec les représentants de la CEC : les organisateurs de l'UTLS ne veulent pas que les conférences " se transforment en tribune publique ". La CEC regrette cette prise de position étant donné qu'elle intervenait sur un problème de fond touchant à la politique de recherche en général, et non sur un sujet scientifique polémique.

Confédération des Étudiants Chercheurs
http://garp.univ-bpclermont.fr/cec/


Discours de Claire Poinsot:

Monsieur le Président de l'Université Paris 5 (ou Monsieur les présidents), Monsieur Yves Michaud, Monsieur Courtillot, Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de nous laisser intervenir pendant quelques minutes en ouverture de la conférence de M. Courtillot à l'Université de Tous Les Savoirs. Je m'adresse à vous aujourd'hui en tant présidente de la Confédération des Etudiants-Chercheurs et donc porte-parole des doctorants de France. Vous êtes ici présents aujourd'hui car vous vous intéressez aux sciences, et vous avez fait le pari tout comme nous de l'intelligence et du partage du savoir. L'Université de Tous les Savoirs est une merveilleuse entreprise à laquelle nous nous associons pleinement, elle est un carrefour de confrontation entre les sciences, et permet de témoigner de la vitalité de la recherche en France. Avec cette intervention, nous souhaitons sensibiliser les citoyens aux conditions réelles de la recherche en France.

Aujourd'hui, dans notre pays, la moitié des chercheurs sont dans une situation précaire, qu'ils soient en train de préparer une thèse, ou déjà jeunes docteurs et en post-doctorat. Un doctorant ou thésard, est quelqu'un qui à la fin de ses 5 années d'études après le bac, monte un projet de recherche qu'il va piloter pendant trois ans avec le soutien de son directeur de thèse. Concrètement les doctorants travaillent à temps plein dans les laboratoires, et ils participent pour plus de la moitié à l'effort de publications des travaux de recherche sans pour autant que leur travail soit reconnu à sa juste valeur, tant au niveau du statut que du salaire.

En effet, trois catégories - malgré eux - de doctorants se distinguent : - Les doctorants financés par l'allocation de recherche du ministère, qui ont un statut correct, mais dont la rémunération n'a pas évolué depuis 1991 ; - Les doctorants financés par des associations caritatives ou des organismes parapublics, qui sont rémunérés à la hauteur de leur qualification mais sur un système de bourse qui ne leur donnent pas droit aux prestations sociales, sécurité, maladie, retraite, chômage ; et enfin, - Les doctorants qui ne sont pas financés du tout et qui ne bénéficient même pas de conditions décentes de travail, comme un simple bureau ou un accès facile à un ordinateur.

Depuis plus de 10 mois, nous demandons au gouvernement que l'allocation de recherche dont le montant n'a pas évolué depuis 1991 soit enfin revalorisée au niveau qui était le sien, il y a 10 ans, et que ce montant soit également indexé sur le coût de la vie. Aujourd'hui, son montant, 6100 frs net, n'est que de 12 frs supérieur au SMIC. La pétition créée pour soutenir cette demande a recueilli plus de 13 000 signatures et nous avons également le soutien d'une soixantaine de députés et sénateurs ainsi que d'un grand nombre de nos pairs du milieu de la recherche et de l'enseignement supérieurs. M. Courtillot a lui-même souligné la légitimité de cette revendication. Nous sommes conscients qu'un rattrapage de 10 ans n'est pas chose facile.Toutefois, nous demandons une revalorisation de 20 % du montant de l'allocation de recherche ce qui amènerait son montant à 8900 frs brut. A cette demande le ministère de la Recherche répond par une proposition de revalorisation de 5% et le gouvernement réserve actuellement son assentiment pour ce faible pourcentage.

C'est une insulte au travail de recherche que fournissent chaque année les doctorants de France, qui, sans véritable statut, peuvent être victimes de tous les abus. Les doctorants ne sont plus des étudiants : ils fournissent un véritable travail de recherche et participent de façon décisive à la capacité d'innovation de notre pays. La désaffection des étudiants pour les formations doctorales montre bien le danger qu'il y a à laisser cette situation en l'état, il en va de la qualité de la recherche française de demain.

Nous vous prenons donc à témoin aujourd'hui, et venons vous demander votre soutien, ainsi que celui de tous ceux que l'avenir de la recherche française inquiète, afin que dès aujourd'hui le gouvernement s'engage :

- à revaloriser l'allocation de recherche de 20 %,

- à s'assurer que l'ensemble des doctorants aient des financements décents ouvrant droit aux prestations sociales, et que le gouvernement mette en place un réel statut du doctorant qui débouche sur un véritable contrat de travail.

"Science sans finances n'est que ruine de la France", merci de le garder à l'esprit. Nous sommes persuadés que vous aurez compris l'enjeu pour la recherche française de notre démarche. Nous sommes tout disposé à répondre à vos questions. Nous vous remercions de votre attention.

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Ce document (/archives/divers/allocation/utls.html) a été mis à jour le 10 juin 2007

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