SNTRS-CGT
Compte Rendu de la TABLE RONDE Emploi
des Jeunes Scientifiques
du Ministère de l'Education
Nationale, de la Recherche et de la Technologie
du Mercredi 16 Juillet 1997
(Représentants du SNTRS-CGT :
KISTER Jean et PASCAULT Olivier)
A la demande du Ministre Claude Allegre, une
Table Ronde sur l'emploi des Jeunes Scientifiques a été
mise en place le Mercredi 16 Juillet 1997, sous la responsabilité
du conseiller Courtillot Vincent.
Avaient été conviés à
cette réunion : les EPST : CNRS
(l'ancien DG : Auber et la nouvelle DG : Mde
Biéchignac), INSERM (Griscelli), INRA (X) ;
les EPIC : BRGM, CEA, l'administration :
MST (Tobelem), DGRT, DGES, DPESR,
ANRT, Conférence des Présidents d'Université
(CPU), Conférence des Grandes Ecoles (CGE),
CEDEFI (Ecoles d'Ingénieurs), l'Association
Bernard Grégory, Académie des Sciences,
le CNPF (Usinor), personnes qualifiées :
Guy-Jean Aubert (IPGP), Monthubert B., Castagné R., Z.
(Confédération Étudiants-Chercheurs ou CEC),
et les syndicats représentatifs des chercheurs et
des enseignants-chercheurs : SNCS, FEN (Sup
Recherche et SNPTENSR), FSU (SNESup), SGEN-CFDT,
SNIRS-CGC, SNTRS-CGT, USCA-CGT, FO
(FO-Sup, SNPREES-FO) avec bien évident le cabinet du ministre
au grand complet, soit beaucoup de monde, surtout que le SNCS
est venu à 6 personnes !
Courtillot
a introduit cette Table Ronde en rappelant les objectifs du ministère
tels qu'ils avaient été indiqués dans
une note jointe à la convocation (cf Annexe 1).
Il a précisé qu'il préfère
employer le terme d'Emploi supérieur
plutôt que scientifique qui lui
semble trop restrictif. Il souhaite que cette réunion garde
un caractère de réflexion informelle et il
précise que ce n'est en aucun cas une réunion
paritaire ! Il précise que le calendrier est tendu
et qu'un constat des accords et des désaccords sera
fait pour la réunion de clôture prévue
le 10 septembre (en vue de la préparation du prochain
collectif budgétaire et de l'annonce du Plan-Jeunes
à la rentrée). Les principaux thèmes
de cette Table Ronde sont : le fonctionnent des formations
doctorales, la situation des allocataires, moniteurs,
ATER etc, le problème d'éventuels
Post-Docs (sujet sur lequel le conseiller attend beaucoup
de cette réunion car il n'y voit pas très
clair), la mobilité entre EPST vers l'Université
et l'industrie.
Tobelem (MST)
a fait part du bilan de l'étude sur la situation
des Doctorants : tout en faisant très adroitement
un plaidoyer sur le travail effectué par le précédent
Ministère (ainsi la France serait en tête pour le
nombre de thèses par habitants !), Tobelem a reconnu
qu'il y avait une dégradation de l'embauche
des doctorants ces dernières années : 15%
des docteurs sont sans emploi à 6 mois de leur thèse
et bien souvent l'emploi ne correspond pas à la
qualification réelle. Il y a bien un ralentissement
des emplois scientifiques surtout depuis 1993.
Il a fait part des propositions formulées lors de
la réforme Bayrou : contrat ou charte de
thèse (surtout en ce qui concerne l'encadrement
des stages), projet personnel de l'étudiant, monitorat,
... Il a noté que la durée de la Thèse
posait un réel problème pour le recrutement des
docteurs. Il annonce la parution prochaine d'un rapport
édité par la MST, lequel préconise la
création de nouveaux métiers ( petits
emplois ) et la mise en place de formations complémentaires
en particulier sur la protection scientifique (brevets).
Monier (Académie
des Sciences) a fait part du contenu du rapport que
le précédent gouvernement avait demandé à
l'Académie des Sciences sur les formations doctorales
(lequel doit être prochainement publié). Dans ce
rapport, l'Académie propose : une révision
des habilitations des DEA (plus de sérieux, arrêter
les DEA qui n'offriraient pas de réelles possibilités
de carrière), des allocations de recherches cofinancées
par l'Etat, les industries et les collectivités
locales (régions), des stages post-doctoraux en entreprises
(avec des différences selon les disciplines), la généralisation
des écoles doctorales , plus
de transparence envers les étudiants : ces
derniers doivent connaître le nombre de débouchés
des années antérieures, une mobilité pour
les post-Docs, que toute la période doctorale soit
prise en compte dans le calcul de la retraite, une Charte
des Thèses. Sur le problème des PRAG
(concerne les professeurs agrégés) , l'Académie
propose un service de Maître de Conférence avec obligation
de recherche (Thèse).
Le représentant de la Conférence
des Présidents d'Universités (CPU) a
indiqué que, selon lui, il n'y avait pas trop
de docteurs en France ! Il a souhaité une plus
grande autonomie des Universités afin qu'elles
puissent mieux assumer leurs responsabilités. Il a souhaité
une remise à plat des différents systèmes
d'allocations de thèses. Il a soulevé
le problème de l'évaluation des formations
doctorales, notamment pour celles qui sont pluridisciplinaires
et celles finalisées. Les écoles doctorales
sont pour lui une évolution intéressante à
analyser. En ce qui concerne la mobilité EPST-Université,
il est d'accord pour aller plus loin mais à condition
que cela se fasse dans les 2 sens : les EPST doivent
permettre l'intégration d'universitaires.
Pour les PRAG, il considère qu'il faudrait
alléger le service pour permettre de préparer
une thèse. En ce qui concerne l'ouverture vers le
secteur privé, il propose des thèses sous
la co-tutelle Université-Entreprise. Les Post-Docs
permettraient, selon lui, de faire goûter
du docteur dans les entreprises.
Le représentant du CEDEFI (Ecoles
d'Ingénieurs) a indiqué que la situation
des thèses était très variée selon
les disciplines. Selon lui, il faut une gestion prévisionnelle
des emplois en vue du prochain départ massif à
la retraite des chercheurs des EPST. Il ne souhaite pas que
le poste d'ATER soit une pré-embauche. La programmation
des bourses Post-doctorales doit
se faire dans le cadre de la contractualisation des EPST.
L'ouverture vers le secteur Privé ne peux
se faire que par des structures permanentes d'échanges
avec l'Université et les EPST. De plus, il y a un
véritable problème de culture d'entreprise :
il faut des formations complémentaires par des stages
en entreprises en fin de thèse.
La représentante de la Confédération
des Grandes Ecoles (CGE) indique qu'il y a environ
10000 thésards (20% des thèses) dans les Grandes
Ecoles et que ceux-ci trouvent plus facilement des débouchés.
Elle souhaite que les allocations de recherche soient données
aux établissements et non aux étudiants. Il
faut augmenter le nombre de bourses CIFRE avec des cofinancements
Etat-Entreprises. Il faut mettre en place des formations
complémentaires en anglais et développer les
écoles doctorales (connaissances de l'entreprise).
Le taux de l'abonnement à l'ANVAR doit être
augmenter. Il faut des aides aux docteurs pour la création
de leurs entreprises.
Nigaud (du
cabinet du ministre) fait une mise au point concernant l'état
des lieux des pyramides d'âge dans les EPST
(CNRS, INSERM) et à l'Université (rapport
de l'OST non publié) : 1997 : 1300
départs à la retraite, 2320 départs en
2008, 1400 départs en 2015. Il faudra attendre 2008
pour vraiment avoir un pic de départs !
Un autre membre du cabinet précise
que les bourses CIFRE sont souvent non attribuées
par manque de demande de la part du monde de l'entreprise !
Le SNCS pose d'entrée
le problème de l'ordre du jour : ce n'est
pas comment sont faites les thèses qui est important mais
les débouchés après la thèse !
La réponse au chômage des docteurs n'est pas
nécessairement le Post-Docs . Pour
la Recherche publique, il faut un niveau d'emploi
plus élevé (taux actuel de recrutement chercheur
des EPST à 2,5% qu'il est nécessaire d'augmenter
à 5%). Il faut aussi des objectifs d'emploi
en volume avec un développement des Instituts de
recherche publique. Le SNCS est attaché au maintien
du Statut de Chercheur à temps plein, pas obligatoirement
fonctionnaire ni toute la vie. Il faut estimer les besoins !
Il y a un déficit de l'emploi scientifique
en France par rapport aux autres pays développés.
Mais l'obstacle majeur aujourd'hui est le problème
de l'emploi scientifique industriel ! Où
sont les emplois créés avec l'argent des
crédits d'impôts aux entreprises ? Les
thèses sont une formation par la recherche et non
pour la recherche seule : il faut que les dirigeants du pays
soient aussi formés par la recherche et pas seulement à
l'ENA. Si le ministère pense trouver un remède
miracle avec des Post-quelque chose ,
le SNCS sera contre. Pour la proposition d'aides aux
industries avec volet d'emplois, le SNCS est d'accord.
Mais il faut que les Entreprises embauchent plus de docteurs.
Le représentant du CNPF indique
les exigences des entreprises pour qu'elles soient
compétitives : il leur faut plus de technicité
(plus de valeur ajoutée) pour une plus grande valeur attractive
des produits. Les innovations doivent être concrètes
et pas seulement avoir des bonnes idées
inutilisables ! Les entreprises ont fait un effort important
en R&D ces dernières années. L'attente
des entreprises vis à vis des laboratoires publiques
sont : la recherche publique doit résoudre les
problèmes des entreprises et étudier leurs vrais
besoins, il doit y avoir une formation à l'entreprise,
l'âge tardif de sortie de la thèse pose problème,
le travail d'un docteur doit être valorisable
rapidement en entreprise (bon exemple : les CIFRE), les
outils de simulation numérique doivent être proches
de ceux utilisés par les industriels, on doit avoir l'innovation
dans les gènes (pb des brevets). Les entreprises
sont prêtes à aider : responsabilité
partagée entre Etat et Entreprises dans ce constat.
Le SNIRS-CGC s'inquiète
de la croissance actuelle du nombre de thèses et
du fait que de moins en moins de jeunes veulent faire une thèse.
Si les entreprises recrutent peu de docteurs c'est que
trop souvent les projets de thèses sont trop fondamentaux :
il faudrait que les thèses soient sur des thèmes
plus appliqués correspondant aux besoins des entreprises
(sic). Les CIFRE sont une réussite. Il faut aussi aider
les docteurs à rédiger leur CV et leur demande d'emploi.
Il faut remettre en cause les habilitations des DEA s'il
n'y a pas de débouchés. Les EPST ne peuvent
pas embaucher tous les docteurs : il faut une linéarisation
des recrutements des EPST pour éviter les pics de départs
à la retraite.
Le SGEN-CFDT place également
le problème des débouchés au centre
de la réflexion. Il faut soutenir les sociétés
à capital risque pour qu'elles puissent embaucher
des jeunes docteurs. On doit recruter des docteurs pour les postes
de responsabilités dans les entreprises. Le SGEN est
contre la proposition de Post-Docs dans les industries et les
services. Il faut un plan pluriannuel de recrutement des
Maîtres de Conférences et de CR sur 4 ans par
rapport aux départs à la retraite à venir.
Il faut aussi des débouchés sur des postes
d'ingénieurs dans les EPST. En ce qui concerne
la mobilité EPST/Université, les Universités
doivent faire d'avantage. Il faut développer les
Post-Docs des étrangers en France et les Post-docs des
français à l'étranger. Le système
des ATER n'est pas très satisfaisant pour le
SGEN : la publicité et les candidatures doivent être
plus normales , le nombre de postes d'ATER
ne doit pas être trop important sinon on risque un accroissement
des non-titulaires. Le SGEN se félicite de la transformation
d'un grand nombre d'heures complémentaires
en emplois annoncée par le ministre. Le SGEN souhaite que
l'on aille jusqu'au bout des écoles doctorales
qui n'existent pas partout. le SGEN est favorable à
la charte des thèses . Il demande
à ce que l'on revienne au nombre de 3600 allocations
de thèses. Il dénonce le torpillage
des AMM-AMX (sans jeu de mots !, systèmes d'allocation
des polytechniciens). Le système des AMA (Allocation des
Moniteurs Agrégés) est à revoir. En conclusion,
le représentant du SGEN a annoncé son accord
avec les propositions de Mr Tobelem en introduction de cette table
ronde.
Pour les syndicats de la FEN (SNPTENSR( ?)
et SupRecherche), il ne faut pas institutionnaliser un système
de Post-Docs sans bien y réfléchir. Le problème
est de trouver un emploi stable après la thèse,
donc des débouchés aussi bien dans le public que
dans le privé. Pour le secteur public, il faut un
plan pluriannuel de recrutements, la création de postes
statutaires sur les heures complémentaires. La FEN est
ouverte à la discussion sur les
allocations des thésards.
Intervention de Jean Kister (SNTRS-CGT)
pour un véritable Statut de Salarié des doctorants
(cf Annexe 2).
Michel Pierre, pour l'USCA-CGT,
a complété notre intervention sur le sujet des Post-Docs.
La FSU (SNESup) a tenu à déplorer
la situation de précarité pour un nombre important
de doctorants et de Post-Docs. Vu l'âge en fin de
thèse (27-28 ans), c'est un véritable
emploi stable qui doit être proposé après
la thèse. Il s'agit d'une formation par
la recherche et non pour la recherche. Le blocage vient essentiellement
du faible nombre d'offre d'emploi des entreprises.
On ne doit pas céder aux exigences des entreprises sur
le contenu de la formation, c'est à elles de
faire l'effort de proposer des débouchés
aux jeunes docteurs. La FSU se prononce pour que les droits
sociaux des doctorants soient reconnus et est favorable à
un Statut de Fonctionnaire Stagiaire.
Les syndicats FO (SNPREES et FO-Sup)
ont indiqué qu'ils souhaitaient des relations
bilatérales avec le ministère et ont déposé
une note dans ce sens à Allegre. FO demande un recensement
des thésards et des chercheurs sans postes. Ils exigent
la fin de l'annulation des postes de 1997 (ITA et
chercheurs). FO dénonce également la montée
de la précarité dans l'Université
et dans les EPST. FO se prononce pour un statut d'Attaché
Contractuel (cf INRA) pour les doctorants. Il faut un statut
de type fonction publique pour les thésards assurant une
bonne rénumération. Pour les Post-Docs, il
faut faire des titularisations.
La Confédération des Etudiants-Chercheurs
(CEC) s'étonne de n'être ici qu'en
tant que personne qualifiée . Selon
eux, elle rassemble plus de 2000 étudiants-chercheurs non
titulaires. Elle précise que cette population de doctorants
et post-docs hors-statut est aussi nombreuse dans les Universités
et les EPST que celle des chercheurs statutaires et qu'elle
est la seule à les représenter ! (pas prouvé !,
note du SNTRS). La CEC considère qu'à
Bac+5 les doctorants ont une activité productive.
Tous les thésards n'ont pas un financement et nombres
d'entre eux sont obligés de chercher des petits
boulots pour payer leurs études. Il y a également
un problème dans l'encadrement des thèses :
nombre de labos ont un nombre de thèses dépassant
largement le nombre de DR ou d'HDR. La CEC souhaite un
statut du Doctorant comprenant un salaire, la prise
en charge sociale y compris la maternité
(statut de salarié contractuel et à durée
déterminée). Toute thèse doit être
financée (du 100%) ! Au sujet des PRAG (professeurs
agrégés), la CEC se demande si cela ne va pas devenir
la voie royale pour la thèse vu les avantages par rapport
aux autres financements. Elle pose alors la question des disciplines
n'ayant pas d'agrégation (ex : informatique).
La CEC s'inquiète du nombre croissant de Demi-ATER.
La CEC estime également que le problème le plus
crucial est celui des débouchés notamment
en entreprise. Enfin, la CEC souhaite une plus grande solidarité
entre les générations par le départ
en pré-retraite des chercheurs ayant 60 ans.
Tobelem intervient
pour préciser que la MST est très vigilante au
taux d'encadrement des thèses et que la moyenne
admise par l'administration est de 1,5 à
2 doctorants par directeur de thèse (avec des différences
selon les disciplines). Il y a des sanctions pour ceux
qui dépassent largement ce taux : suppression de
la prime d'encadrement du DR.
Courtillot
demande avec force au représentant de la Conférence
des Présidents d'Université de veiller
à l'application de cette règle du taux d'encadrement
des thèses et que ceci était de leur responsabilité :
ceux-ci peuvent toujours refuser une inscription en thèse
dans les labos concernés.
Un représentant du BRGM (Bureau de
Recherches Géologiques et Minières) a rendu
compte de la mise en place de Post-Docs sous forme de CDD
au BRGM en 94-95. Il a précisé que le statut
d'EPIC du BRGM était une chose favorable car
ils ont de fait des relations étroites avec le monde de
l'entreprise. Il a récusé l'idée
qu'il fallait à tout prix une adéquation
entre formation et métier (comme l'avait proposé
le SNIRS, cf plus haut) : c'est une fausse idée,
pour une entreprise on n'achète pas
une thèse mais un chercheur ! . On
ne pourra jamais faire coller les thèses
sur les besoins des marchés. Ce qui intéresse
les entreprises se sont des compétences (formation
par la recherche). Sur 3 ans, le BRGM a recruté environ
40 Post-Docs (salaire à 160000F brut/an). Cela permet de
donner un plus après la thèse
et une grande partie de ces CDD a été ensuite recrutée
mais pas tous. Il y a eu des problèmes de dénonciation
de la légalité de ce
système : certains CDD ont du être transformés
en CDI étant jugés comme précarité
forcée .
Guy-Jean Aubert
(personne qualifiée) a dit que, pour lui, les Post-Docs
lui faisaient penser à des galériens
de la Recherche . Il a avancé l'idée
de Bourses de retour pour la réinsertion des Post-Docs
français à l'étranger.
Un représentant de la CEC a alors
proposé l'instauration d' intérimaires
de la recherche par la création de boîtes
à viande (sic), soit des entreprises susceptibles
de mener des recherches à la demande.
Un représentant de la DGES a
précisé qu'un appel d'offre aux
Universités allait être lancé pour des
bourses CIFRE création d'activité
ou accompagnement à la création d'activité .
Le représentant de l'Association
Bernard Grégory a indiqué qu'il fallait
améliorer les pratiques de recherches des entreprises.
Un membre du SNESup-FSU a dénoncé
la pratique des demi-ATER au lieu de véritables emplois.
Le SNESup est contre le principe même des ATER mais
il demande un moratoire jusqu'à la fin 1997 (permettre
la discussion sans mettre les gens actuellement en fin de poste
d'ATER à la rue).
Courtillot précise
qu'il était à l'origine de la création
des ATER mais qu'il constate aujourd'hui des dérives
qu'il désapprouve : il trouve scandaleux
la création des Demi-ATER et il les supprimera (non négociable).
Un représentant du CEA indique
qu'il existe au CEA un système de suivi des doctorants
qui marche bien. Il annonce que le CEA réfléchit
actuellement à la mise en place d'un système
de Post-Docs analogue à celui du BRGM, car cela permettrait
de donner un plus aux docteurs.
Le Directeur Général de l'INSERM,
Mr Griscelli, s'inquiète du nombre croissant
de thésards entre 93-97 dans le domaine de la recherche
biomédicale. Pour lui, cette situation est due au poids
de plus en plus important des Associations Caritatives. Il
s'indigne des situations de précarité de
nombreux thésards et Post-Docs payés par ces associations :
il soutient les propositions de véritables garanties
sociales aux doctorants proposées par Jean Kister.
Il souligne également qu'il n'y a pas
de véritable évaluation de toutes ces bourses de
Thèses ou de post-Docs ni par l'Hôpital (CHU),
ni par les Associations.
Courtillot,
après s'être étonné que les
doctorants ne puissent accéder à la restauration,
comme nous l'avons dit (JK) et comme l'a confirmé
le DG de l'INSERM, pense que c'est de la responsabilité
des Universités d'assurer que les thésards
aient des garanties sociales et il se demande comment le ministère
peut intervenir sur les Associations caritatives.
Jean Kister
lui rappelle alors la proposition du ministre lui-même
de créer une Fondation Etat/Entreprise pour le financement
des thèses en suggérant d'y associer aussi,
sous forme de mutualisation , l'argent donné
par les associations, sans pour autant remettre en cause
le droit d'association 1901 mais qu'il s'agissait
véritablement ici d' intérêt
publique .
Le conseiller Courtillot a alors annoncé
la création de 5 groupes de travail :
1- Conditions des Doctorants
2- ATER
3- Post-Docs (surtout pour les EPIC, les PME-PMI)
4- PRAG
5- Mobilité (EPST-Université,
EPST-Industries)
Michel Pierre s'est étonné
qu'il y ait 2 groupes pour ATER et Post-Docs alors que
dans les 2 cas il s'agissait toujours de travail après
la thèse.
Courtillot a préciser qu'il serait
interdit de recruter un Post-Doc dans le labo d'origine :
mobilité obligatoire (non négociable).
Après discussion, 4 groupes ont été
créés : le groupe 2 réunissant ATER,
PRAG et Post-Docs et un 4ème
groupe emploi scientifique dans l'entreprise
a été créé à la demande du
SNCS.
Paris le 18 Juillet 1997
Annexe 1 :
Texte du Ministère préparatoire à la Table
Ronde sur l'emploi scientifique
Annexe 2 :
intervention de Jean KISTER au nom du SNTRS-CGT
Annexe 3 :
Documents remis par le SNTRS-CGT à la Table Ronde :
- Mesures d'Urgences
- Statut de Salarié des Doctorants
SNTRS-CGT Annexe
2 :
Intervention de Jean KISTER (SNTRS-CGT)
pour un véritable Statut de Salarié des doctorants
Pour la CGT aussi, un des principaux problèmes
est le manque de débouchés pour les jeunes docteurs
principalement dans les entreprises. Il ne faut pas en tirer la
conclusion, comme certains le proposent, qu'il est nécessaire
de réduire le nombre de DEA et de thèses :
en effet, il nous semble, bien au contraire, qu'il n'y
a pas trop d'ingénieurs, de médecins, de
chercheurs en rapport aux véritables besoins de notre pays.
La conséquence de l'arrêt
des recrutements dans les EPST et dans les entreprises est le
nombre important de diplômés-chômeurs
et la montée de la précarité dans les
labos. Ainsi, le pourcentage des hors-statuts
peut atteindre 50%, en particulier dans la recherche biomédicale,
à l'INSERM et dans le département des SDV
du CNRS, du fait de l'implication de plus en plus importante
des Associations Caritatives. Nombre des doctorants et des
Post-Docs (en fait, plutôt des Docteurs
sans postes statutaires !) n'ont pas une rénumération
correcte (vacataires, CDD, ou même rien), ni de protection
sociale. L'accès à l'aide sociale
leur est souvent refusé ou alors au prix fort comme pour
la restauration (tarifs extérieurs).
Le SNTRS-CGT considère qu'après
l'obtention du DEA, le doctorant est un Salarié
en Formation qui doit donc bénéficier d'un
véritable Statut de Stagiaire de la Recherche avec
un salaire garanti pouvant évoluer dans le temps,
une protection sociale correspondante à celle des
statutaires, un accès à l'aide sociale
(restauration et CAES), une reconnaissance des années de
Thèses pour la retraite, et une garantie d'indemnité
de perte d'emploi. Le thésard salarié
doit également pouvoir être à part entière
électeur et éligible dans toutes les instances
démocratiques, du conseil de labo au Comité
National ou aux Commissions Scientifiques.
La période de thèse doit déboucher
sur un recrutement au niveau de qualification soit dans les
EPST comme chercheurs (CR2) ou Ingénieurs
(IR), soit à l'Université comme Maître
de Conférence, soit dans l'Industrie.
Le titre de Doctorat doit être reconnu par les conventions
collectives comme l'est le DEA. Nous considérons
que la Thèse est une Formation par la recherche
et pas seulement pour la recherche : il doit y avoir plus
de débouchés pour les jeunes docteurs dans tous
les postes de responsabilités de la Nation.
La période faisant suite à l'obtention
de la thèse (appelée à tort Post-Docs )
doit se placer dans le processus de la préparation aux
concours de recrutement, être limitée à
2 ou 3 ans maximum et se situer également dans le cadre
d'un Statut de Salarié avec évolution
de la rénumération en fonction de l'ancienneté.
Le SNTRS réaffirme que le niveau de recrutement des
Chercheurs et Ingénieurs dans les EPST doit rester la Thèse
conformément au Statut actuel et il se prononce contre
toute idée de suppression du grade de CR2.
Le SNTRS est pour un contrôle
du financement des thèses par une mutualisation
de toutes les bourses aussi bien celles du ministère que
celles attribuées par les entreprises et par les Associations
Caritatives : dans ce sens, nous approuvons la proposition
du ministre Allegre d'une Fondation Etat/Industrie en
y ajoutant les Associations Caritatives. De même, nous
demandons un contrôle strict du taux d'encadrement
des thésards : nous ne voulons plus, comme cela existe
aujourd'hui, qu'il y ait plusieurs thèses
encadrées par un seul directeur de recherche. Nous souhaitons
également une véritable évaluation
a priori et a posteriori des thèses ainsi financées
par le biais de cette Fondation.
Nous avons rédigé des propositions
concrètes pour un véritable Statut de Stagiaire
de Recherche pour tous les Doctorants et les Post-Docs que
nous vous remettons à cette Table Ronde.