Appel à constitution d'un groupe de travail consacré aux sciences humaines.

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Contexte

En Avril 1995, le rapport HotDocs préconisait la mise en place d'un contrat de thèse afin de codifier les droits et devoirs des différentes parties impliquées dans une formation doctorale : doctorant, directeur de thèse, directeur d'unité, employeur et responsable d'école doctorale. La réflexion présentée dans le rapport HotDocs définissait le contrat de thèse et un certain nombre de principes qu'il devrait vérifier.

Devant l'écho que cette idée a reçu, nous avons décidé de continuer notre réflexion et de concevoir un prototype de contrat de thèse qui puisse servir de modèle ou même être employé tel quel dans un établissement dénseignement supérieur. Ce travail s'est déroulé entre début Mars et fin Mai 1996 sur Internet. Le prototype de contrat, accompagné par un texte explicatif, fut alors soumis aux états Généraux de l'université par la Confédération des étudiants Chercheurs (CEC) le 20 Mai 1996.

Toutefois, au cours des nombreuses discussions qui ont eu lieu sur et en dehors d'Internet, entre individus ou au sein d'associations de doctorants, avec des chercheurs et enseignants-chercheurs, est apparu la différence de pratiques entre le monde des sciences de l'homme et de la société et les sciences dites exactes. De nombreux participants ont souligné que, si, dans ces dernières disciplines, le contrat de thèse élaboré par HotDocs apparaissait comme une proposition relativement proche de la réalité, la situation en sciences humaines était différente.

Objectifs

Conscients de l'importance de prendre en compte les spécificités des sciences humaines, nous souhaitons que s'enclenche une réflexion solide sur les problèmes spécifiques de la formation doctorale dans ces disciplines. Lors de la rédaction du rapport HotDocs, et dans les mois qui ont suivis, des contacts ont eu lieu avec des doctorants en sciences humaines. Mais ils n'ont pas, jusqu'à présent, débouché sur une synthèse spécifiquement consacrée aux pratiques doctorales en sciences de l'homme et de la société. Nous pensons qu'il est important de combler ce manque, qui a d'ailleurs été souvent exprimé par des doctorants et des associations de doctorants en sciences humaines.

Selon nous, ce travail devrait être effectué par des doctorants en sciences humaines en collaboration avec le groupe Action-HD. Cette participation nous semble en effet indispensable pour prendre en compte le plus justement possible les spécificités des sciences humaines.

Nous proposons que se monte un groupe de travail spécifiquement consacré à ce thème. L'objectif serait de faire une synthèse des problèmes posés par le contrat de thèse en sciences humaines et les évolutions qu'il pourrait catalyser. Cette synthèse pourrait alors être largement diffusée et servir d'argumentaire dans des discussions au sein d'établissements, de départements de sciences humaines ou avec le ministère.

Le contrat de thèse, énoncé dans le rapport HotDocs et élaboré au printemps 1996, se fonde sur une conception du doctorat d'une part ouvert vers le monde extra-académique, et d'autre part apte à former des personnels capables d'assumer les changements profonds que connait le monde académique (1). Son objectif est que soit dispensé une formation doctorale de qualité. Il vise aussi à préciser les droits et devoirs des différents partenaires afin d'éviter des situations de conflit et de précarité dramatiques.

Il n'appartient qu'à vous que le travail effectué jusqu'à présent se prolonge par une synthèse spécifiquement centrée sur les sciences de l'homme et de la société. Lors des états-Généraux de l'Université, quatre organisations représentatives sur cinq (2) ont fait explicitement référence au contrat de thèse dans leurs propositions. Plusieurs laboratoires et instituts totalisant des centaines de doctorants vont mettre en pratique le contrat de thèse. Le conseil scientifique de l'université Paris IX a mis en place une commission chargée d'étudier la mise en place du contrat de thèse pour la rentrée 1997.

(1) Modification des pratiques de recherche catalysées par les évolutions techniques, scientifiques et économiques et mutation de l'université provoquée par l'afflux d'étudiants plus nombreux, et aux attentes plus diversifiées.
(2) FAGE, PDE, UNEF-ID et UNI.