Pour la CJC : Sylvain Collonge (ADIR), président.
Pour SLR : Alain Trautmann
Pour les syndicats : plein de monde, dont Henri-Édouard Audier (SNCS) et Annick Kieffer (CGT).
Pour le ministère : François D'Aubert (ministre délégué à la recherche), Laurent Germain (coneiller budgétaire), Maurice Gross (conseiller à la recherche).
M. D'Aubert (soutenu par son conseiller financier) a
commencé par présenter le contexte très difficile dans lequel
se préparait le budget pour l'année prochaine.
Le déficit budgétaire de l'État s'élève à 0.6% du PIB en trop
par rapport aux exigences de Bruxelles (3% du PIB). De ce fait
la croissance du budget pour l'année prochaine ne dépassera pas
l'inflation (1.5 à 2%), soit de 4.3 à 2.7 milliard d'euros. Et
de toute façon cette augmentation ne suffit pas à compenser les
« charges inéluctables » qui pèsent sur le budget (la dette,
les pensions, le personnel fonctionaire, etc., soit plus du
double de cette augmentation).
Sur ces paroles volontairement peu encourageantes, F. D'Aubert
continue en expliquant que les négociations budgétaires ont
encore peu avancées. Le 20 mai, la lettre de cadrage générale
pour la préparation du budget, et rappelant l'exigence des 3%
maximum de déficit, contenait une ligne particulière sur la
recherche.
Les 3 milliards d'euros promis d'ici 2007 pour la recherche
publique ET privée sont toujours à l'ordre du jour pour le
ministre.
Il se répartiront en :
Concernant l'emploi scientifique, le ministre précise qu'il
n'y aura pas de mesure du type « 550 CDD » dans le prochain
budget, et qu'il y aura une « stabilité » de l'emploi
statutaire.
Pour ce qui est d'éventuelles « nouveautés » ou réformes, F.
D'Aubert explique qu'il ne souhaite pas anticiper sur les
conclusions des États Généraux.
Annick Kieffer (CGT) prend la parole au nom des syndicats. Elle
fait quelques rappels d'ordre général sur la part du PIB
consacré aujourd'hui à la recherche publique civile (0.6% qu'il
faut porter à 1%). Elle rappelle quelques exigences des
syndicats sur l'emploi (augmentation en particulier des
ITA/IATOS, diminution des heures d'enseignement des
enseignants-chercheurs).
Elle insiste également sur la « résorption de la
précarité » : fin du système des libéralités, effort
significatif à faire pour les sciences de l'homme et de la
société.
Un autre syndicat demande quelle est la politique industrielle
du ministère. D'Aubert répond qu'il souhaite trouver des moyens
pour faire contribuer à l'effort de recherche, des secteur qui
ne le font pas assez, par exemple la grande distribution sur
les question de sécurité alimentaire ou encore le secteur du
BTP ou les opérateurs de télécom.
Alain Trautmann rappelle que ce que la communauté
scientifique avait retenu c'était l'ajout d'un milliard pour la
recherche PUBLIQUE. Aujourd'hui, il craint qu'une partie
très significative de ce milliard aille à la recherche privée
(sous forme de crédit d'impôt notamment).
D'Aubert répond qu'il considère que le CIR fait partie de
l'effort public de recherche. Il rappelle que le CIR a été
transformé l'année dernière pour favoriser les PMI. Cette
année, 530 millions d'euros ont été prévus pour le CIR.
Henri-Édouard Audier intervient régalement pour rappeler que
par rapport au budget initial de 2002, il manque encore 620
millions d'euros de crédits. Sur l'emploi scientifique il
estime qu'entre 10 000 et 20 000 docteurs sont « dans la nature
». Il y a donc urgence !
La réunion n'a rien apporté d'intéressant. Le ministre était
très décevant, se montrant peu mobilisé sur la préparation de
son budget, et donnant l'impression de partir battu
d'avance.
Une première conférence budgétaire avec Bercy devait avoir lieu
l'après-midi même... d'où le fait qu'il n'avait pas grand chose
à dire de toute façon.